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 Dossier - Juin-Juillet 2011

Parafoudres, DAAF et anti-intrusion : un véritable marché pour la sécurité


Olivier Lanen IGNESEdito

"La sécurité  des bâtiments  au cœur d’une ambition commune"

IGNES, regroupement des 4 syndicats DOMERGIE, GIMES, GISEL et SYCACEL (et affilié à la FIEEC) vise à définir et promouvoir une infrastructure énergétique, numérique et sécuritaire unifiée et performante pour les bâtiments résidentiels et professionnels, qu’ils soient neufs ou en rénovation.
Les entreprises adhérentes commercialisent des produits et solutions répondant aux grands enjeux sociétaux, tels que la gestion énergétique des bâtiments, leur sécurité, le smart grid, le grand âge et le développement des véhicules électriques.
La complémentarité des compétences et les valeurs communes qui ont présidé à la fusion des quatre familles professionnelles constitutives d’IGNES confirment son positionnement stratégique indispensable au développement du leadership mondial de la filière électrique et électronique française en matière de sécurité des biens et des personnes et de gestion de l’énergie, notamment en matière d’équipements de sécurité électronique.
Le métier des équipements de sécurité électronique a la particularité de s’adresser aux marchés domestique, tertiaire et industriel. Il s’attache à maintenir et développer des indicateurs statistiques et de tendances, à conduire une politique de valorisation du métier, à anticiper et suivre les travaux de normalisation et à aider à la mise en place de bonnes pratiques en matière de référentiels techniques et de certification.
Qu’il s’agisse de détection d’intrusion, de contrôle d’accès, de vidéosurveillance ou d’une combinaison des systèmes proposés par IGNES, leur adaptabilité les rend incontournables en matière de prévention des risques.
Les adhérents d’IGNES recommandent l’identification des spécificités de chacun pour choisir la solution appropriée. La sélection et le niveau des technologies et solutions dépendent également du site à équiper, des possibilités d’interaction entre systèmes et du budget.
Dans la chaîne de sécurité, IGNES attache une importance majeure à la dimension humaine, l’efficacité de tout système de surveillance reposant sur une parfaite intégration du personnel d’exploitation et du personnel d’intervention sur alarme. Quel que soit le type de bâtiment à surveiller, il préconise que la première étape consiste à effectuer une analyse de risques et à repérer les zones sensibles dans et hors du bâtiment.
Une mention particulière est portée à la gamme de matériels certifiés NFA2P qui garantit un fonctionnement fiable en conformité avec les normes fonctionnelles, notamment concernant la résistance à la fraude. Selon leur destination et l’importance des valeurs à surveiller, ces matériels sont adaptés au niveau de risque identifié et représenté par un nombre croissant de 1 à 3 boucliers.

Olivier Lanen,
IGNES

 


Parafoudres, DAAF et anti-intrusion : un véritable marché pour la sécurité


À mesure que s’élève le niveau de confort de l’habitat le thème de la sécurité gagne du terrain. Dans un tel contexte, ce dossier traite de trois sujets distincts, mais tous axés sur la protection des occupants et de leurs biens : détection incendie (DAAF : détecteurs autonome avertisseur de fumée), parafoudres et sécurité anti-intrusion. Enfin, les parafoudres ont aussi une place déterminante dans l’industrie.

 

LEGRAND

Estimé à plus de 30 millions de logements existants à équiper avant le 8 mars 2005(1), le marché de la détection incendie domestique est en pleine phase de croissance. Sans compter l’équipement obligatoire des logements neufs. Gage de qualité, la marque NF DAAF (portée par les fabricants évoqués dans ce dossier) apporte la preuve que les produits certifiés sont bien conformes aux normes en vigueur et à des spécifications complémentaires. Le DAAF consiste en un marché récurrent, car la plupart des fabricants recommandent de remplacer les détecteurs chaque décennie. D’ailleurs, certains produits intègrent une pile longue durée soudée et donc non remplaçable. Une pile soudée est aussi une garantie contre son extraction (l’occupant du logement à la recherche d’une pile pour un appareil électronique peut être tenté d’utiliser celle du DAAF) ou son vol dans les locations saisonnières, meublés ou logements de fonction. Trois cas spécifiques où le DAAF reste à la charge et sous la responsabilité du propriétaire.

 

Une offre de DAAF qui s’étoffe
« Dans l’habitat social, les bailleurs ont tout intérêt à utiliser une solution sur secteur », explique Fabien Chevalier, en charge de l’offre DAAF chez Legrand qui propose actuellement un produit sur pile offrant 5 ans d’autonomie. Une version sur alimentation secteur est prévue pour 2013, ainsi qu’une version capable d’un report d’alarme entre DAAF. D’ici là, en 2012, Legrand lancera un détecteur à durée de vie courte (2 ans) pour réduire le coût d’acquisition, et un second modèle doté d’un accumulateur soudé d’une autonomie de 10 ans. Ces deux modèles permettront une inhibition manuelle d’alarme de 10 minutes en cas de fausse alerte. Le fabricant limougeaud travaille par ailleurs sur des détecteurs de monoxyde de carbone (CO) et de chaleur, complémentaires au DAAF.
Depuis début 2011, L’Ebénoïd complète son catalogue éclairage et d’accessoires électriques avec une offre de DAAF fabriqués en France, également proposée sous la marque ABB. « Ces DAAF sont dotés d’une cellule photoélectrique, permettant d’éviter les déclenchements intempestifs et de détecter les feux couvants », précise Jacinthe Naz, chef de produits chez L’Ebénoïd. L’Ebénoïd ne cache pas une réflexion en cours quant à rendre communicants les détecteurs entre eux dans le but d’effectuer un report d’alarme de DAAF en DAAF.


Cooper Safety dispose pour sa part de DAAF capables de communiquer entre eux par liaison filaire (plutôt dans le neuf) ou par liaison radio (chantier de rénovation). « Pour les locaux occupés par des personnes malentendantes, des dispositifs d’alerte spécifiques tels que des vibreurs ou des flashs devront être judicieusement installés », précise http://www.cooperfrance.com/, directeur marketing et services de Cooper Safety. Ainsi, trouvent leur place un dispositif flash équipé de vibreur d’oreiller dans les chambres des personnes malentendantes et des dispositifs flash dans les lieux de vie. Cooper Safety propose également une télécommande radio permettant de réaliser un test périodique des détecteurs et de forcer la fonction « muet » à distance en cas de déclenchement intempestif, sans avoir à atteindre le détecteur. Une télécommande particulièrement indiquée dans les habitations sous haut plafond ou occupées par des personnes handicapées moteurs.


SCHNEIDER-ELECTRICPour les habitations chauffées par un dispositif à combustible (chauffage fioul, bois, cuisinière...), l’installation de détection incendie se complète par un détecteur de monoxyde de carbone (CO), en particulier pour l’habitat ancien ne disposant pas de système de ventilation récent.
Chez Schneider, une attention particulière a été portée au design. Et, de fait, le boîtier du DAAF n’est pas sans rappeler le parti pris esthétique de la récente gamme d’appareillage Odace. « Nous disposons d’une offre selon 3 technologies de piles, explique Charles Coche, responsable produit systèmes d’installation et de contrôle Schneider Electric. Une offre sur pile alcaline d’une durée de vie de 1 an, une offre sur pile lithium pour une autonomie de 10 ans et un DAAF sur secteur comportant en plus un contact sec pour une liaison vers un système de gestion. »

 


Après le DCL, … à quand le DCD ?

Si le DCL (dispositif de connexion pour luminaire) a su faire ses preuves en facilitant l’installation des luminaires, le détecteur de fumée n’a pas encore son DCD « dispositif de connexion pour DAAF ». Pourtant, celui-ci permettrait dans les logements neufs de matérialiser le ou les emplacements les plus judicieux pour son installation. Il faciliterait aussi le raccordement au circuit d’alimentation spécialisé. Au minimum, pour un détecteur sur piles, il assurerait l’accrochage mécanique, sachant que chaque locataire est censé investir les lieux avec son propre DAAF. Cela éviterait des forêts de trous ou de traces d’adhésifs au plafond.
Atouts ? Inconvénients ? Le débat sur le DCD est lancé !


 

 

DAAF : faire les bons choix d’installation
Jacinthe Naz, L’Ebénoïd : « Au-delà du choix matériel, nous préconisons une protection de base avec 2 DAAF par logement, disposés en zones de circulation ou une protection renforcée avec un détecteur dans chaque pièce. »
Comme le précise Claude Boyer, Cooper Safety, il ne faut pas oublier qu’un DAAF est un système de sécurité incendie comme un autre : « La marque NF ne suffit pas à faire une installation performante ! Car elle n’évalue pas le risque auquel est confronté l’occupant du bâtiment. C’est alors à l’installateur d’évaluer ce niveau de risque et de proposer une solution adaptée. Cette démarche rejoint celle adoptée en matière de SSI dans le tertiaire. » Pour amener les professionnels au niveau de connaissance requis, Cooper Safety propose des formations, des présentations spécifiques en matière de détection incendie domestique et des outils pédagogiques sur support papier ou électronique.
Les DAAF Schneider Electric embarquent un système d’autotest de l’électronique et de la pile. Une pile faible induit le clignotement d’une led rouge et un signal sonore.

 

La sécurité anti-intrusion intégrée
LEGRANDLegrand propose aujourd’hui des solutions d’alarmes anti-intrusion conçues pour une intégration dans une installation domotique MyHome. « C’est une des fonctions les plus demandées à la domotique, souligne Antonio Passerotto, responsable marketing solutions de sécurité résidentielles. Car elle bénéficie des liens avec d’autres actions automatisées telles que la simulation de présence, la gestion des volets, ou simplement la fonction tout-en-un “je quitte mon logement”. De plus, pour des alarmes techniques comme la détection de fuite de gaz, des messages parlés peuvent être véhiculés l’option MyHome de diffusion sonore. » À cela, il faut ajouter les possibilités de contrôle vidéo comme contrôle de sécurité, permettant de comprendre à distance un événement survenant dans le logement. « Nous observons par ailleurs un accroissement de la demande en matière de protection extérieure de la maison ». Legrand intègre la protection périmétrique en permettant de connecter au système de MyHome, des détecteurs spécifiques. Sous le protocole Ademco Contact ID, Legrand assure la liaison de l’alarme anti-intrusion MyHome à l’offre de gestion proposée par des prestataires de services, via une ligne téléphonique fixe ou GSM. Avec une intégration de l’interface des détecteurs et des caméras dans la gamme d’appareillage Celiane de Legrand ou Axolute de Bticino, l’alarme MyHome reçoit jusqu’à 72 détecteurs de mouvement ou périmétriques raccordés sur bus 2 fils et répartis selon 8 zones.


Chez Hager, le système d’alarme Logisty.serenity prévient les risques domestiques tels que l’incendie, l’inondation, le gel, les coupures d’alimentation électrique ou encore la panne du congélateur, en déclenchant la sirène ou un appel téléphonique pour être averti à distance. Cette offre spécifique de détection technique se compose de détecteurs de fumée, de chaleur, de coupure secteur, de panne de congélateur, d’inondation et encore de gel. Cette offre d’alarme se décline en trois technologies : filaire, radio et mixte. La centrale-sirène Hager constitue le centre de décision du système. Recevant des informations émanant des détecteurs et des appareils de commande, cette centrale peut déclencher la sirène incorporée mais aussi agir sur les appareils de dissuasion et d’alerte et mémoriser les événements survenus. Des détecteurs de mouvement extérieurs préviennent toute approche extérieure en déclenchant une pré-alarme afin de dissuader l’intrus avant l’effraction. Hager propose ainsi en version radio des détecteurs de mouvement (angle 90°, couloir, rideau, spécial animaux), des détecteurs de mouvement IP 55 spécialement conçus pour l’extérieur, des détecteurs de mouvement bi-technologie (adaptés aux locaux où il existe des variations de température importantes à certains endroits), un détecteur IP 54 spécial animaux (pour protéger les locaux avec un animal de compagnie en intérieur et en extérieur), des détecteurs d’ouverture multi-contacts, des détecteurs audio-soniques de bris de vitre pour protéger les baies vitrées...

 

Des parafoudres spécifiques
MERSENMersen (2) dispose d’une famille de parafoudres à déconnecteur interne. Baptisée TPMOV, cette technologie fait intervenir un mouvement « mécanique » et non un fusible. Lorsque le module du parafoudre arrive en fin de vie, un écran non conducteur s’interpose entre 2 contacts. Le déplacement de cet écran est consécutif à la fonte d’un alliage sensible à la chaleur. « De fait, cette solution fonctionne pour un courant de court-circuit très faible, alors qu’un fusible ne peut pas protéger dans toutes les situations pour la protection des panneaux solaires photovoltaïques en courant continu. La nouvelle norme européenne sur les parafoudres photovoltaïques est favorable à cette technologie », souligne Franck Ageron, chef produit fusibles, appareillage et parafoudres chez Mersen. De fait, les parafoudres à déconnecteur interne n’ont pas besoin de protection supplémentaire si le courant de court-circuit de l’installation est inférieur à celui du parafoudre. D’où un gain de place. « De plus, cela évite tout recours à des calculs de sélectivité, car il n’y a pas de risque de déclenchement des ouvertures de circuit en amont. »


DEHNChez Dehn, le logiciel Dehnrecord XT MCM permet de suivre l’état de 6 000 boucles ou de 12 000 lignes de dispositifs de protection contre les surtensions. Un circuit de surveillance LifeCheck basée sur la technologie RFID (identification par radio fréquence) est intégré dans tous les modules de protection des parafoudres Blitzductor XT. Ce circuit de surveillance contrôle les composants du dispositif de protection contre les surtensions et détecte les dommages antérieurs à la coupure. Les informations transmises via RFID s’affichent à l’écran de l’ordinateur de gestion grâce au logiciel Status Center. Ainsi, les dispositifs de protection de surtension endommagés peuvent être remplacés avant de provoquer une coupure du circuit. Dehn a également lancé une protection Dehnsecure contre la foudre et les surtensions pour les circuits d’éclairage de sécurité sur courant continu notamment connectés via un bus de gestion centralisée Lon ou Ethernet. Ces parafoudres sont également utilisés pour les circuits de commande et les systèmes d’alimentation à piles.

 



DAFF : les occupants sauront-ils être responsables ?
Pour Gilles Gaillot, directeur stratégie marketing & développement d’Ista-CIS (3), le fait que la responsabilité du DAAF revienne à l’occupant ne résout qu’à moitié le problème : « Une étude menée aux États-Unis et au Canada a démontré que 50 % des détecteurs ne fonctionnent pas faute de vigilance des occupants. L’administration américaine et les associations de pompiers ont alors eu recours à des spots publicitaires pour sensibiliser la population : avec la campagne “Change your clock, change your battery”, ils ont voulu faire du passage à l’heure d’hiver le moment de l’année où les occupants doivent penser à changer les piles de leurs détecteurs de fumée. Au Royaume-Uni, le risque d’incendie est quasi inexistant, car l’obligation d’installation et d’entretien incombent au propriétaire du logement. »


 

Protection industrielle
PHOENIX-CONTACTDepuis un an, la gamme de parafoudres Trabtech de Phœnix Contact s’élargit à la gestion de la qualité du signal sous le vocable « Trabtech Power and Signal Quality ». « Notre objectif est de sécuriser un process avec une offre complète de protection et d’amélioration de la qualité du signal », explique Olivier Pellissier, chef de produits Trabtech power and signal quality. Ainsi, Phœnix Contact propose des parafoudres type I permettant de protéger un réseau 690 V triphasé IT (typiquement les champs d’éoliennes) et 800 V triphasé TN et TT. Ces parafoudres résistent aux vibrations. De même, Trabtech comprend des parafoudres pour environnement à atmosphère explosible. De nombreux développements sont également en cours autour des parafoudres pour installations photovoltaïques. Un système de surveillance des parafoudres (initialement développé pour les éoliennes) assure la comptabilité des coups de foudre, mais aussi et surtout de leur intensité jusqu’à 250 kA, afin d’organiser au mieux la maintenance préventive.
En matière de protection, Weidmüller opte pour un parafoudre 40 kA capable de répondre à l’ensemble des besoins. Concernant la protection fine des automatismes ou des capteurs, une nouvelle génération de parafoudres débrochables à cartouche Varitector VSPC fait preuve de compacité (17 mm de large). « De nouvelles embases spécifiques assurent une liaison à la terre avec un éclateur à gaz. De quoi éviter toute perturbation du blindage des câbles de données, ajoute José Batista, responsable produits parafoudre chez Weidmüller. L’offre s’étend également aux parafoudres pour ambiance Atex avec Varitector Ex. »

Michel Laurent

(1) Décret 2011-36 du 10 janvier 2011 est paru au J.O.R.F. du 11 janvier 2011.
(2) Nouvelle dénomination de Ferraz Shawmut.
(3) Fabricant de DAAF.

 

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