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Dossier - Novembre 2006

L’éclairage de sécurité évolue pour mieux s’intégrer


Bernard Villata Edito

"Le marché de l’éclairage de sécurité est dynamique"

Tout d’abord, je rappelle quelques chiffres : en 2005, les fabricants adhérents du GISEL qui est le Groupement des industries des appareils électriques autonomes de sécurité, ont commercialisé 2 millions de blocs autonomes de sécurité. Il s’agit d’appareils admis à la marque NF, tous types confondus. Cela représentait un chiffre d’affaires de 81 millions d’euros. Si l’on ajoute les autres produits et fonctions de sécurité entrant dans le périmètre du GISEL comme les sources centrales d’énergie pour l’éclairage de sécurité et les luminaires associés, les blocs autonomes d’alarme sonore,... le chiffre d’affaires global s’est établi à 102 millions d’euros.
Ces chiffres montrent une augmentation de 8 % en volume et de 9,5 % en valeur, par rapport à l’année 2004. Il s’agit des meilleurs chiffres en valeur absolue jamais comptabilisés par la profession. La tendance des six premiers mois de 2006 reste tout aussi soutenue.


Deux raisons essentielles sous tendent cette performance. Bien sûr, il y a le dynamisme du marché de la construction neuve mais ceci ne concerne que faiblement les activités du GISEL qui cible les ERT (établissements recevant des travailleurs) et les ERP (établissements recevant du public). C’est donc surtout les mises en conformité réglementaire et les rénovations d’installations qui ont “tiré le marché”, en 2005.


Les adhérents du GISEL sont satisfaits et fiers d’avoir œuvré collectivement depuis plusieurs années pour arriver à ce résultat au travers de groupes de travail dédiés à deux axes majeurs :
- Les évolutions techniques des produits pour plus de sécurité et pour une maintenance facilitée,
- la protection de l’environnement pour un impact moindre de produits au profil environnemental “lourd” tels que les plastiques, les batteries, les circuits-imprimés, les lampes, les tubes...
Il n’est pas question de couper cette dynamique et d’ambitieux projets sont déjà en cours de réalisation. Nous allons poursuivre la promotion de la maintenance et la recherche d’une ergonomie commune pour faciliter la tâche de l’intervenant. Nous allons participer activement aux travaux normatifs et réglementaires nationaux et européens. Nous veillerons à la conformité de nos produits à la restriction des substances dangereuses et à la mise en œuvre opérationnelle du décret “DEEE”. Enfin, nous allons engager fortement la profession pour faire du produit “BAES” un poisson-pilote de l’“Eco conception”.
Concrètement, cet engagement se traduira dans les prochains mois par l’avènement d’une marque “NF environnement”, qui viendra récompenser par un label volontaire et sélectif, l’excellence environnementale des blocs. Par ailleurs, nous allons constituer une boîte à outils performante pour réduire à la source les impacts environnementaux de tous les produits de notre profession, en améliorant leur qualité d’usage.


Bernard Villata
Président du GISEL,
Groupement des industries des appareils électriques autonomes de sécurité

 


L’éclairage de sécurité évolue pour mieux s’intégrer


Tous les établissements recevant du public doivent être équipés d’un éclairage de sécurité. Au-delà des exigences de la réglementation, les solutions évoluent en tenant compte de l’esthétique, de l’environnement et de la facilité de maintenance.

Luminox60 D LEDLes blocs autonomes deviennent discrets pour mieux s’intégrer au bâtiment

 

Dans tout type d’établissement un éclairage électrique doit être prévu. Cet éclairage comprend :

  • un éclairage normal obligatoire,
  • un éclairage de remplacement éventuel (groupe électrogène) qui permet de poursuivre l’exploitation de l’établissement en cas de défaillance de l’éclairage normal,
  • un éclairage de sécurité.

Cet éclairage de sécurité doit permettre, lorsque l’éclairage normal est défaillant, l’évacuation des personnes vers l’extérieur, ainsi que les manœuvres intéressant la sécurité. Il est obligatoire pour les établissements recevant du public (arrêtés du 25 juin 1980, du 22 juin 1990 et du 19 novembre 2001), les établissements recevant des travailleurs (décret 88-1 056 du 14 novembre 1988) et certains immeubles d’habitation (arrêté du 31 janvier 1986).

 

Deux fonctions et deux technologies
Sans entrer dans les détails de la réglementation, l’éclairage de sécurité a deux fonctions essentielles :

  • l’éclairage d’évacuation (auparavant dénommé éclairage de balisage) qui doit permettre à toute personne d’aller à l’extérieur, en assurant l’éclairage des cheminements, des sorties, des indications de balisage, des obstacles et des indications de changement de direction ;
  • l’éclairage d’ambiance ou d’antipanique qui doit permettre de maintenir un éclairage uniforme (5 lumens/m2) pour garantir la visibilité et éviter tout risque de panique en cas de disparition de l’éclairage normal.

L’installation d’éclairage de sécurité doit être fixe. Les appareils portatifs ne sont plus autorisés. Les sources de sécurité doivent avoir une autonomie d’au moins 1 h.
Selon la catégorie de l’établissement à protéger, deux technologies peuvent être mises en œuvre pour assurer ces fonctions : des blocs autonomes d’éclairage de sécurité (BAES) ou des luminaires sur source centralisée constituée d’une batterie d’accumulateurs.
Le choix de l’une ou l’autre solution est fonction de la catégorie de l’établissement et de l’option retenue par le maître d’ouvrage. Les BAES sont généralement utilisés dans la plupart des établissements, sauf obligations réglementaires concernant les ERP de 1ère et 2e catégorie de type L, M, P et T. Lorsque l’effectif est supérieur à 700 personnes, les installations sont le plus souvent réalisées avec des luminaires sur source centrale.
Les BAES constituent donc le marché le plus important. Selon le GISEL (Groupement des industries des appareils électriques autonomes de sécurité), le parc installé en France est estimé à 20 millions d’unités et la production annuelle est de 1 600 000 pièces.

 


Certification : Les normes produits
BAES CertificationLes blocs autonomes doivent être admis à la marque NF AEAS selon les normes  NF EN 60 598 - 2.22 et NF C 71 800/801 (pour les BAES) et 805 (pour les BAEH). Les blocs autonomes SATI (système automatique de tests intégré) doivent de plus être conformes à la norme NF C 71 820. La marque « NF AEAS performance SATI » est une preuve de cette conformité. L’éclairage de sécurité des locaux à sommeil est couvert par les guides pratiques UTE C 71 803 (août 2005) et UTE C 71 804 (août 2006). Les luminaires d’éclairage de sécurité sur source centrale (LSC) doivent être admis à la marque NF AEAS selon les normes NF EN 60 598 - 2.22 et UTE C 71 802.


 

 

Qu’est qu’un bloc autonome ?
BiFonction LegrandComme son nom l’indique, un bloc autonome est un appareil indépendant qui se suffit à lui-même. La défaillance d’un bloc ne provoque pas la mise hors service de l’ensemble de l’éclairage de sécurité.
Il existe trois familles de blocs autonomes :

  • Les blocs autonomes d’éclairage de sécurité BAES d’évacuation,
  • Les blocs autonomes d’éclairage de sécurité BAES d’ambiance,
  • Les blocs autonomes d’éclairage pour habitation BAEH.

Brio KaufelMalgré son apparente simplicité, un bloc autonome est un produit de haute technologie qui doit répondre à de nombreuses exigences, la première étant de continuer à fonctionner dans l’environnement hostile d’un incendie.
Dans un volume de boîtier de plus en plus restreint pour des considérations esthétiques, un bloc autonome contient essentiellement :

  • une ou plusieurs sources lumineuses de secours (lampes à incandescence, lampes à fluorescence ou LED)
  • une batterie étanche 6V conférant une autonomie de 1 h (5 h pour les bâtiments d’habitation)
  • un chargeur de batterie
  • un dispositif de limitation de décharge de la batterie
  • un dispositif de mise à l’état de repos
  • un contrôle de la tension d’alimentation électronique
  • une lampe témoin de charge de la batterie
  • éventuellement, un dispositif électronique de contrôle automatique.

Les efforts d’innovation des industriels portent sur chacun de ces composants pour améliorer leurs produits. Ces améliorations portent non seulement sur l’efficacité des blocs autonomes, mais aussi sur leur intégration dans le bâtiment, leur contribution aux économies d’énergie, leur impact sur l’environnement, leur facilité de maintenance.

 

Contribution au développement durable
La prise en compte de l’environnement devient un paramètre incontournable.
La première approche concerne l’“éco-conception” des produits. Le principe consiste à considérer un produit sur l’ensemble de son cycle de vie, depuis l’extraction des matières premières jusqu’au traitement des produits en fin de vie, en passant par les phases de fabrication, de distribution et d’utilisation.
Cette démarche conduit certains constructeurs à intégrer dans leurs choix des matériaux et composants de moindre impact, à réduire la consommation d’énergie et les coûts de maintenance des produits, à restreindre l’usage des substances dangereuses, à adapter leur process de fabrication et de conditionnement pour utiliser des matériaux recyclés.
Cette démarche volontaire va être reconnue par un Ecolabel officiel : la marque « NF Environnement ». Grâce à la mobilisation du GISEL, le dossier est aujourd’hui bouclé et cette reconnaissance devrait être prochainement applicable. Les blocs autonomes seraient ainsi les premiers produits électriques du bâtiment à pouvoir bénéficier de ce label sélectif et reconnu.
En ce qui concerne les sources lumineuses, la technologie des LED fait indéniablement une percée en permettant de réduire très sensiblement les consommations d’énergie (de l’ordre de dix fois moins), tout en offrant des durées de vie qui permettent d’éliminer le besoin de remplacement périodique des sources.
Les industriels se préparent aussi au remplacement à terme des batteries nickel cadmium (NiCd),  par la technologie nickel métal hydrure (NiMH) moins polluante. Ce passage d’une technologie à l’autre impose de résoudre diverses contraintes, notamment en matière de régulation de charge. Des travaux sont engagés au sein de l’UTE pour l’élaboration d’un guide qui pourrait ultérieurement devenir un référentiel normatif.
Une des conséquences du renforcement de l’efficacité énergétique des blocs autonomes est la diminution de l’encombrement des composants, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour concevoir des blocs dont la partie technique est de plus en plus discrète par rapport aux indications de balisage, qui favorise une meilleure intégration dans le bâtiment. Le bloc autonome devient un élément architectural qui permet de contribuer significativement aux défis environnementaux de demain.

 

Des blocs bi-fonctions pour les locaux à sommeil
Depuis la révision du règlement de sécurité de février 2002, tous les établissements avec locaux à sommeil (types J, O, R, U, PE) doivent être équipés d’une source de remplacement (groupe électrogène, par exemple) capable de réalimenter tout ou partie de l’éclairage normal en cas de coupure d’alimentation générale.
AES Install bifonctionEn l’absence de source de remplacement, les BAES des locaux à sommeil et de leurs dégagements doivent être complétés par des BAEH. Ces appareils réalisent ainsi la fonction d’éclairage de remplacement. Afin d’éviter le doublement des blocs autonomes, les industriels ont conçu des blocs bi-fonctions qui réunissent dans un seul et même appareil les fonctions de BAES et de BAEH. Cependant, chaque fonction doit disposer de composants distincts (lampes et sources d’énergie). Seule la signalisation externe est commune.
Cette double fonction impose un mode particulier de fonctionnement de l’installation. Les fonctions BAES et BAEH doivent avoir un dispositif permettant d’une façon simultanée la mise à l’état de repos et le retour à l’état de fonctionnement des deux fonctions. De plus, la fonction BAES doit pouvoir être mise à l’état de repos et retourner à l’état de fonctionnement indépendamment de la fonction BAEH. Des télécommandes multifonctions assurent cette gestion particulière.

 


Réglementation - Quels changements ?
Depuis le 7 février 2002, les articles du règlement de sécurité concernant l’éclairage de sécurité dans les établissements recevant du public (ERP) ont été révisés. Parmi les changements introduits, il faut noter en particulier les points suivants :

 

  • Remplacement du terme éclairage de balisage par éclairage d’évacuation. L’éclairage d’ambiance peut aussi être désigné par éclairage anti-panique.
  • Création d’un nouveau type d’établissement type J « structures d’accueil pour personnes âgées et personnes handicapées ».
  • L’éclairage de sécurité d’évacuation doit être complété par un éclairage d’ambiance dans les établissements avec locaux de sommeil (types J, O, OA, R, U & PE) qui ne disposent pas d’une source de remplacement.
  • Les blocs d’évacuation doivent avoir un flux lumineux « assigné » d’au moins 45 lumens. Cette mesure est effectuée sur 1 heure de fonctionnement en secours du bloc.
  • La maintenance des BAES doit être obligatoirement réalisée conformément aux dispositions de la norme NF C 71 830, (arrêté du 22 novembre 2004, applicable depuis le 23 février 2005).
  • Plusieurs nouveaux articles définissent l’éclairage de sécurité par source centrale.

 


Maintenance automatisée
Le vieillissement des appareils d’éclairage de sécurité est normal et inévitable. L’efficacité d’une installation d’éclairage de sécurité dépend dans une large mesure d’une maintenance régulière et correcte.
Sourcecentrale legrandLes responsables d’établissements doivent s’assurer que l’installation d’éclairage de Sécurité est maintenue en parfait état de fonctionnement. La législation française leur attribue une responsabilité civile et pénale, en cas d’accident, si l’installation d’éclairage de sécurité n’a pas rempli sa fonction. La réglementation impose des vérifications périodiques : une fois par mois, tous les six mois et une fois par an. La norme NF C 71 830 définit les règles de maintenance relatives aux BAES.
Avec les BAES standards, les tests sont 100 % manuels et s’avèrent finalement coûteux, car gros consommateurs de temps. Leur fiabilité est de plus liée aux risques humains d’inattention.
De plus en plus de blocs autonomes sont donc équipés de systèmes automatiques de test intégré (SATI) conformes à la norme NF C 71 820. L’électronique réalise automatiquement les tests réglementaires des lampes et des batteries, en toute fiabilité, à la place du responsable de la sécurité du site. Le résultat des tests est directement mémorisé et signalé sur le bloc par des LED. Les coûts sont maîtrisés et le chef d’établissement a la certitude que les contrôles sont réalisés dans le respect de la réglementation.
LegrandLe nec plus ultra est le regroupement automatique de tous les résultats des tests sur une centrale de gestion permettant de visualiser l’état de l’ensemble du parc. Ceci est possible avec la technologie SATI adressable, bien adaptée aux parcs de plus de 100 blocs, mono-sites ou multi-sites.
Certains fournisseurs proposent de transformer les BAES SATI par simple clipsage d’un module d’adressage dans le bloc. Les centrales de gestion peuvent être pilotées à distance sur un réseau informatique ou par Internet.
Preuve de leurs avantages, les BAES avec SATI ou adressables représentent aujourd’hui plus de 50 % du marché.

 

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