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 Solution technique - Janvier-Février 2017

N°89 - Linky communique en amont et en aval


En amont, le nouveau compteur Linky communique les index de l’énergie consommée ou produite au gestionnaire de réseau. En aval, il sera capable de délivrer des signaux pour gérer la marche de sept équipements ou séries d’équipements en fonction des ordres transmis par le fournisseur d’énergie.


SolTech 11) Linky mesure la consommation, l’intensité et la puissance. Il exécute des demandes de télé-opérations et transmet des données.
2) Courants porteurs en ligne (CPL) : le câble électrique basse tension est vecteur de communication. Il permet d’échanger des données et des ordres de façon bidirectionnelle, entre compteurs et concentrateurs.
3) Les compteurs sont reliés par grappes à un concentrateur, situé la plupart du temps dans le poste de distribution. Ce concentrateur transmet des demandes de téléopérations, interroge les compteurs, traite et stocke les informations qu’il reçoit avant de les transmettre au système d’information centralisé.
4) Le réseau de télécommunications (GPRS) permet la communication entre les concentrateurs et le système d’information centralisé.
5) Le système d’information centralisé.


 

La pose des compteurs Linky a débuté en décembre 2015. L’objectif d’Enedis est de remplacer 35 millions de compteurs, soit 90 % des compteurs des foyers français, d’ici à la fin de 2021. À ce titre, une carte précise du déploiement élaborée par Enedis est visible sur Internet(1). Selon les premiers retours d’expérience, la pose du nouveau compteur communicant en remplacement de l’ancien nécessite environ trente minutes. Le compteur Linky est conçu pour être opérationnel une vingtaine d’années. Son système étant évolutif, les logiciels inclus dans les compteurs et dans les concentrateurs en amont peuvent être mis à jour à distance de façon totalement transparente par Enedis.

Un objet communicant
Linky, le compteur communicant nouvelle génération, permet le relevé à distance quotidien de la consommation électrique réelle. Les interventions techniques courantes se feront désormais sans dérangement pour l’abonné. Par ailleurs, en cas d’incident ou de panne sur le réseau, le diagnostic sera facilité. À terme, les clients pourront suivre au quotidien l’évolution de leur consommation d’électricité via un portail Internet avec un accès sécurisé pour le suivi de la consommation d’électricité, depuis un ordinateur, une tablette ou un smartphone. Les données sont communiquées en kWh et représentées sous forme graphique à différents pas de temps (heure, journée, semaine, mois…).
Le client aura également la possibilité de souscrire à de nouvelles offres tarifaires proposées par les fournisseurs, grâce à l’augmentation du nombre de grilles tarifaires gérées par le compteur.

Seul le comptage global est communiqué
Le compteur Linky enregistre au pas demi-horaire la puissance électrique moyenne globalement consommée par le client. Il enregistre donc les seules données de consommation d’électricité, tout en ignorant s’il s’agit de la télévision, du lave-vaisselle ou du chauffe-eau. Aucune donnée personnelle ne transite dans le système (ni adresse, ni nom, ni coordonnées bancaires).

Données cryptées
Pour être transmises, les données du compteur Linky sont cryptées. Le dispositif de sécurité mis en place est conforme à la réglementation (arrêté de janvier 2012) et au référentiel de sécurité certifié par l’Anssi (Agence nationale de sécurité des systèmes d’information).

Le client reste propriétaire des données
Les données clients ne peuvent pas être vendues par Enedis à des tiers. Elles appartiennent aux clients. Quelle que soit la situation, Enedis reste soumis à une obligation de protection des informations commercialement sensibles et des données personnelles des clients.
Toutefois, certaines données agrégées anonymes (à l’échelle d’un quartier ou d’un groupe de consommateurs) pourront être mises à disposition des collectivités territoriales à des fins d’urbanisme ou de maîtrise de l’énergie.

Sensibilité aux dépassements de puissance
Officiellement, Enedis explique que le compteur Linky ne disjoncte pas davantage que les anciens compteurs. Il a la même sensibilité aux dépassements de puissance qu’un compteur classique. Dans la pratique, il semble que nombreux soient les anciens compteurs (dont certains ont 40 ans d’âge) qui tolèrent des dépassements de puissance. Dans son édition de janvier 2017, notre confrère 60 millions de consommateurs précise que, selon l’expérimentation qui a été menée de 2009 à 2011 et qui a permis de repérer ce phénomène, environ 2 % des clients particuliers pourraient être concernés. Conséquence pour eux : être contraints de souscrire à une tranche d’abonnement supérieure ou installer un délesteur. Enedis précise par ailleurs qu’au niveau du comptage la consommation est bien calculée selon des kW et non des kVA.

SolTech 2ptSept contacts disponibles
Côté abonné, Linky délivre une série de sept signaux de pilotage, à l’image de sept contacts secs virtuels, au même titre que les compteurs d’ancienne génération délivrent un unique contact dit « heures pleines/heures creuses ».
Ces contacts ne sont pas utilisables comme tels. Il appartiendra au fournisseur d’électricité de délivrer à ses clients une interface spécifique permettant de faire le lien avec l’installation électrique du logement. Le client pourra alors piloter distinctement sept équipements ou circuits en fonction de signaux envoyés par le fournisseur d’énergie sur le compteur. Le choix du protocole de communication fait actuellement l’objet de travaux menés entre les fournisseurs d’énergie.

Linky émet-il des rayonnements électromagnétiques ?
À cette question, Enedis répond que le champ électrique d’un compteur Linky atteint 0,1 V/m à une distance de 20 cm et pendant moins d’une minute par jour. À titre de comparaison, un four à micro-ondes émet 3 V/m à 40 cm et une box WiFi, un champ électrique de 0,3 V/m à 40 cm. Les électrosensibles devraient ainsi être rassurés.

Un compteur unique en cas de production locale d’énergie
Linky permet de suivre la production d’électricité décentralisée et d’enregistrer sur un seul et même compteur l’énergie produite et celle consommée alors que, jusqu’à présent deux compteurs étaient nécessaires.
Par ailleurs, le compteur nouvelle génération permet de mieux gérer l’équilibre offre/demande sur le réseau basse tension afin de ne pas déséquilibrer celui-ci. Par exemple, il évite les risques de surtension chez les clients en cas d’excès de production injectée ou encore permet que les véhicules électriques ne se rechargent pas au même moment lors de pics de consommation. n

Michel Laurent


1 - https://espace-client.erdf.fr/linky-consulter-deploiement

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