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 Solution technique - Mars 2018

N°98 - Système d’alarme domestique : la révolution du numérique et du tout connecté


Face à la prolifération des systèmes d’alarme anti-intrusion domestique mis sur le marché par les industriels, utilisateurs comme installateurs n’ont que l’embarras du choix. La caméra vidéo numérique intelligente et connectée devient un incontournable. Comment s’y retrouver ? Quels conseils donner à vos clients ?


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C’est souvent après un premier cambriolage que le sinistré prend contact avec vous. L’objectif, dans ce cas-là, sera de le rassurer en proposant du matériel fiable pour éviter toute récidive. Par contre, si vous lui rendez visite pour tout autre chose, il peut être judicieux de le sensibiliser à la sécurité de sa famille et de ses biens. Quelques chiffres bien placés dans la conversation, sans volonté d’effrayer, lui feront prendre conscience des risques potentiels encourus.

Dissuader et faire fuir avant tout
Un cambriolage (effraction réalisée avec vol) ou tentative de cambriolage a lieu pratiquement toutes les minutes en France. Pour attirer le moins l’attention, les malfaiteurs pénètrent très rapidement dans les lieux et y séjournent le moins de temps possible. Il s’agit d’une affaire de quelques minutes seulement. Autant dire que chaque minute gagnée en sécurité, ce sont 60 secondes perdues pour le cambrioleur. Par ailleurs, les statistiques montrent que, s’il est dérangé par le déclenchement d’une alarme (sonore, visuelle, fumée…), il prend la fuite dans pratiquement tous les cas.
Enfin, il est à noter la croissance du nombre de cambriolages de logements (commis ou tentés), enregistrés par les forces de sécurité, depuis de nombreuses années : +2 % pour l’année 2017. Les régions les plus touchées sont la région Paca, l’Île-de-France, l’Occitanie, l’Auvergne-Rhône-Alpes et les Hauts-de-France (voir carte ).

ST98 2ptL’alarme rejoint la domotique
Vous retrouverez tous les fondamentaux d’un système de détection anti-intrusion classique, des différents périphériques, du choix des composants filaires ou sans fil… dans notre dossier paru dans le numéro 91 d’Électro Magazine.
Les box Internet, les passerelles domotiques, les objets connectés et les smartphones ont complètement bouleversé notre quotidien en matière de confort, gestion, sécurité… à tel point qu’il est possible de pratiquement tout faire ou contrôler. L’alarme n’échappe pas à cette mutation, mais il importe de rester très vigilant dans son approche. En l’intégrant dans un système global comportant une multitude de périphériques, qui plus est connectés, il ne faut pas oublier que son efficacité à protéger un habitat n’est fonction que du maillon le plus faible.

Surveiller du bout des doigts
Pratiquement tous les fabricants spécialistes d’alarme anti-intrusion ont à leur catalogue au moins une solution connectée assortie d’une application mobile sous Android ou iOS. L’utilisateur peut ainsi surveiller son domicile à partir d’une tablette ou d’un smartphone. Les images des caméras IP (filaires ou WiFi) activées à distance arrivent directement sur son écran via Internet. Il est même possible de faire pivoter la caméra, de zoomer, prendre des clichés, enregistrer des séquences vidéo, etc. Ces éléments peuvent constituer des preuves intéressantes pour identifier les cambrioleurs et les objets dérobés vis-à-vis des forces de l’ordre et des assurances.

Des caméras intelligentes
Réservées encore, il y a peu, aux systèmes de protection professionnelle, les caméras de surveillance débarquent aujourd’hui chez les particuliers. Outre le fait qu’elles jouent un rôle dissuasif immédiat en cas d’intrusion, elles sont multifonctions grâce à leur intelligence. Elles peuvent veiller de jour comme de nuit dans tous les coins et recoins d’une maison, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Au moindre élément suspect, un appel vocal, une notification push, un SMS, un mail… peuvent être transmis au propriétaire, quel que soit l’endroit où il se trouve, pendant qu’une alarme se déclenchera si nécessaire.
On assiste à la même course effrénée aux pixels, à l’instar de ce qui se passe avec les capteurs photographiques. Aujourd’hui, les caméras sont capables non seulement de visualiser, mais aussi d’analyser grâce à l’intelligence embarquée : détection d’un intrus qui s’approche des bâtiments ou au contraire qui s’en éloigne, franchissement d’une barrière virtuelle, reconnaissance des visages, apparition d’un objet illicite ou disparition d’un élément habituellement avéré… et donc, autoriser ou refuser un accès et alerter en conséquence.



ST98 3 Matthew Henry ptLe saviez-vous ?
En compulsant les différents catalogues des constructeurs d’alarmes, on voit apparaître de manière récurrente les termes de « vidéosurveillance » et de « vidéoprotection ». N’aurait-on pas tendance à les confondre, même si intuitivement on réserverait le premier à du matériel se contentant d’observer, de surveiller et de protéger pour le second, avec le sentiment d’une meilleure sécurité pour celui qui comporte le mot protection ?
Certes, tous deux s’adressent à des systèmes sécuritaires assurant la protection des personnes et des biens à l’aide de caméras vidéo, mais la loi du 14 mars 2011, dite LOPPSI2, introduit officiellement la notion de « vidéoprotection » uniquement lorsque l’on filme sur la voie publique ou dans des lieux ouverts au public. Depuis cette date, chaque terme a une signification bien précise. D’ailleurs, les dictionnaires le mentionnent bien comme tel maintenant.


Du matériel simple à installer
Les constructeurs ont beaucoup travaillé ces dernières années sur l’ergonomie et la simplicité d’installation et d’utilisation : branchements réduits au strict minimum, auto-apprentissage, gestion et paramétrage à partir d’un smartphone… C’est un marché en pleine expansion qu’il convient de suivre très régulièrement tant de nouvelles fonctions ou services apparaissent chaque jour. Quant aux prix du matériel, ils ont considérablement baissé ces dernières années, notamment pour les caméras, les supports de stockage et tous les périphériques connectés.

Être sous haute protection
Certains systèmes de vidéosurveillance par caméras sont de véritables passoires, car les mots de passe, gages de la sécurité, sont faibles ou, pire, laissés à leur état d’origine (0000 ou 12345) : les cambrioleurs potentiels ont ainsi tout loisir pour surveiller leurs victimes. Il importe de bien responsabiliser vos clients sur ce point. Pour y remédier, il semblerait qu’un projet de loi relatif à la vidéo de sécurité imposerait à l’installateur de changer le mot de passe d’origine de tous les objets connectés qu’il mettrait en œuvre. Libre après à l’utilisateur de le changer.

Vendre un contrat de maintenance
Combien de systèmes d’alarme au moment crucial où ils doivent remplir leur fonction première s’avèrent non opérationnels ? Cela se rencontre même dans des lieux stratégiques hautement sécurisés. L’alarme fait partie des installations qui nécessitent des contrôles réguliers, ne serait-ce que le changement des piles et accus. Vous ne devriez avoir aucun mal à convaincre vos clients d’une visite annuelle au moins pour éviter tout dysfonctionnement, pouvant être lourd de conséquences. C’est également une bonne occasion de les informer des nouveautés et autres périphériques pouvant compléter et parfaire leur système d’alarme.

Jean-Marc Loison

1 - Sources : Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI).
2 - LOPSI : loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure.

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