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 Solution technique - Décembre 2018 - Janvier 2019

Gestion de l’éclairage dans les applications tertiaires


Avec la LED, maîtriser et moduler l’éclairage artificiel est devenu quasiment automatique, d’autant que la réglementation l’impose de façon implicite. Les systèmes sont simples d’utilisation et font appel à une technologie qui varie en fonction de l’espace considéré.


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De la simple détection à la programmation de scénarios lumière, en passant par l’Human Centric Lighting (HCL), la gestion de l’éclairage s’impose dans toutes les applications : du bureau aux commerces, des hôtels aux Ehpad, jusqu’au bâtiment dans son ensemble, la lumière n’est pas seulement économique, elle s’adapte aux besoins de chaque application.
Le premier axe de développement de la gestion de l’éclairage s’est appuyé, pour des raisons de maîtrise de l’énergie, sur la détection de présence et de mouvement, automatismes qui ont rapidement remplacé les minuteries qui, associées aux sources fluocompactes, avaient une incidence sur leur durée de vie. Avec la LED et l’électronique embarquée, la détection de lumière du jour s’est démocratisée pour limiter les consommations mais aussi améliorer le confort des utilisateurs.
La notion de confort a peu à peu fait place à celle de bien-être et c’est avec une attention accrue, centrée sur les besoins humains, que les fabricants ont développé des technologies de plus en plus sophistiquées pour s’adapter aux besoins de chacun, aux préférences des uns et des autres, à notre horloge biologique.
Indépendants ou intégrés aux luminaires, reliés entre eux ou autonomes, les systèmes font varier la lumière en intensité, en température de couleur, en couleur : autant de changements qui s’opèrent selon une programmation définie ou au moyen d’une télécommande (l’utilisateur conserve le choix d’adapter la lumière à son goût). La notion de Human Centric Lighting, notamment, met en œuvre des changements de température de couleur et d’intensité, se rapprochant ainsi du cycle de la lumière naturelle. L’éclairage artificiel est proposé tout en nuances pour mieux répondre aux besoins et aux rythmes de chacun.

Un développement stimulé par la réglementation
L’arrêté du 22 mars 2017 rend obligatoire la gestion de l’éclairage et incite à transformer les installations existantes qui, même après rénovation, se contentaient encore d’un allumage/extinction sans même avoir recours à la gradation. Il y a dix ans qu’est paru au JORF le premier texte exigeant un minimum d’efficacité énergétique lorsqu’est engagée la rénovation, même partielle, d’un bâtiment. Ce texte, assez ignoré pour la partie éclairage par la majorité des acteurs du bâtiment, a été modifié par un arrêté du 22 mars 2017, applicable depuis 2018.
Il s’étend à l’éclairage des parties communes en habitat collectif, avec une obligation d’extinction avec détection d’absence dans les couloirs, les parkings…).
Il impose, uniquement en non résidentiel, de profiter des apports gratuits de lumière du jour.
Il abaisse le plafond de puissance installée pour l’éclairage dans le non résidentiel.
Par rapport à une installation de plus de quinze ans, chaque mètre carré d’installation d’éclairage rénové avec des luminaires LED performants et des automatismes simples de contrôle de la lumière aboutit aujourd’hui à une économie de cinq à huit euros par an.
Dans les bureaux de faibles dimensions, la détection de présence et de mouvement peut être réalisée par des capteurs déportés ou intégrés aux appareils. Ils comprennent aussi le plus souvent la détection de lumière naturelle. Les détecteurs Dali, de plus en plus répandus et plus simples à décoder, équipent les luminaires qui sont reliés au capteur en Bluetooth ou en hyperfréquence ; l’information est envoyée au contrôleur qui transforme le signal afin que le driver commande l’allumage ou la gradation de l’appareil.
La gestion permet aussi de mettre en œuvre des systèmes de Human Centric Lighting : l’idée repose sur le principe d’un éclairage le mieux adapté possible aux besoins ou aux préférences de chacun. Outre l’ajustement de l’intensité de l’éclairage, il est possible de faire varier les températures de couleur, soit en fonction des moments de la journée (pour suivre le cycle naturel de la lumière du jour par exemple), soit selon les activités ou tout simplement de l’humeur de l’occupant. Au-delà des économies d’énergie importantes qu’ils peuvent générer, ces outils apportent un confort presque sur mesure et ce dans tous les types d’application.

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Contrôler plusieurs espaces
Pour les plus grands espaces, une gestion centralisée (GTC) s’impose : un routeur est placé dans l’armoire électrique ; dissociés des appareils d’éclairage, plusieurs capteurs (un pour plusieurs luminaires) sont installés dans la pièce et envoient l’information au routeur qui la transmet aux luminaires ; ces derniers vont s’éteindre, s’allumer, monter en puissance ou abaisser leur flux.
Une autre solution (gestion décentralisée) consiste à associer un capteur à un luminaire : chaque appareil d’éclairage interagit avec les autres, sans passer par un routeur.
Lorsqu’il s’agit de gérer l’éclairage du bâtiment entier, le contrôle, la commande et la gestion horaire et calendaire de l’installation d’éclairage permettent de connaître l’état et les consommations des luminaires de tout un bâtiment et d’enregistrer au préalable des scénarios lumineux, par exemple la mise en service automatique de différents groupes de luminaires, à certaines heures de la journée. Il devient aussi possible de paramétrer le pilotage de l’installation sur plusieurs étages en intégrant d’autres fonctions que celle de l’éclairage, comme le chauffage, les volets roulants, etc.
Via leur smartphone, les utilisateurs peuvent ainsi se géolocaliser dans le bâtiment et trouver une salle de réunion, un bureau disponible.

Isabelle Arnaud

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