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 Solution technique - Octobre 2021

Bien choisir ses vêtements de travail et ses EPI


S’équiper pour gagner en performance, travailler confortablement et en toute sécurité passe par les équipements de protection individuelle (EPI), mais aussi par le choix judicieux et adapté des vêtements. Nous vous proposons quelques pistes de réflexion, notamment autour des vêtements, pour bien vous équiper.


SolTech127 1La prévention santé-sécurité des salariés prend une place de plus en plus importante en entreprise. Le fait de porter les équipements de protection individuelle requis, mais aussi de bien choisir des vêtements de travail adaptés à chaque mission (voir le document unique interne relatif aux tâches à exécuter en entreprise) contribue à réduire les risques et à améliorer le confort de chacun.
Choisir ses EPI et ses vêtements de travail n’est pas anodin. Il s’agit d’équipements très techniques, répondant à des normes précises.
Vêtements universels portés par des générations de salariés, et encore aujourd’hui pour certains usages, la cotte de travail ou la blouse traditionnelle sont largement concurrencées par d’autres propositions, plus élaborées et souvent issues de l’industrie des vêtements techniques conçus pour les sportifs.
Pour leurs missions purement électriques, les professionnels doivent bien entendu porter les EPI indiqués et opérer selon les procédures en vigueur. Cependant, une grande part de l’activité des électriciens se déroule en dehors du champ des équipements électriques, notamment en rénovation. L’électricien doit percer, couper, tirer des câbles, porter des charges, etc. Autant d’activités pour lesquelles des vêtements et EPI adaptés (gants, lunettes, chaussures…) peuvent améliorer son efficacité, son confort et la prévention santé-sécurité au travail.

Le « bien-aller » et la composition
Aujourd’hui, grâce à une offre très large, il est possible de choisir les vêtements de travail les plus adaptés à une mission donnée. Les principaux critères à prendre en compte sont la coupe (pour l’aisance et l’ergonomie), la légèreté, la faculté à laisser respirer la peau…, ce que les créateurs de vêtements qualifient de « bien-aller ». Intervient bien entendu la capacité du vêtement à résister aux agressions extérieures : abrasion, déchirure, lavage industriel… Contre l’abrasion et la déchirure, les tissus à base de polyamide 6.6 présentent de bonnes caractéristiques. Les fibres aramides et para-aramides, très inconfortables, peuvent être mêlées à d’autres fibres pour allier confort et résistance. Les matériaux qui composent les vêtements sont aujourd’hui très techniques et offrent de nouvelles capacités.

Le choix des poches
Disposer de poches permet d’emporter avec soi des consommables et des outils. Attention toutefois à ne pas glisser dans ces poches des outils ou accessoires coupants ou performants en cas de chute ! Un tournevis anodin placé dans une poche peut en effet se transformer en une source de blessure potentiellement grave lors d’une chute.
Sur les pantalons de travail, l’usage de poches articulées apporte sécurité, confort et aisance dans de multiples positions. En effet, le bas de ces poches n’est pas cousu sur la jambe du pantalon et reste libre.

SolTech127 2Le vêtement, lieu d’innovation
Pour un vêtement à haute visibilité, un mélange de fibres jaune fluorescent avec des fibres polyester ou polyester microfibres contribue à accroître le niveau de confort. La partie du vêtement en contact avec la peau peut aussi être composée d’un double tricotage, par exemple mariant fibre de bambou hydrophobes et fibres de polyester. Les bandes réfléchissantes inscrites sur un vêtement peuvent être segmentées afin de gagner en souplesse et de faciliter la respiration du vêtement.
Pour ce qui concerne l’aisance, les créateurs emploient souvent des tissus élasthanne, qui offrent une élasticité importante. Mais attention, l’élasthanne doit pouvoir résister à de multiples séquences de lavage industriel !
Et les vêtements chauffants ? Fort bien adaptées aux professionnels qui œuvrent dans le froid et réalisent des opérations principalement en position statique, les vestes chauffantes peuvent présenter un risque de surchauffe si l’utilisateur vient à se mouvoir de façon intense.
À l’inverse, commencent à arriver sur le marché des vêtements techniques conçus pour rafraîchir. Plus largement, les professionnels travaillant à l’extérieur en période estivale, largement soumis au rayonnement solaire, sont invités à porter des t-shirts à manches longues répondant à la norme NF EN 13758. Celle-ci définit les exigences en matière de marquage des vêtements destinés à la protection des personnes les portant contre l’exposition au rayonnement ultraviolet solaire. La capacité d’un vêtement à faire barrière aux UV dépend de la façon dont les fibres du tissu sont serrées et du traitement chimique anti-UV appliqué.

Personnaliser ses vêtements de travail
L’image du vêtement, c’est aussi l’image de l’entreprise ! Au-delà de la tenue adaptée à son activité et en bon état, chaque salarié peut aussi véhiculer le nom de son entreprise, grâce à l’insertion d’un logo par marquage ou broderie. Cette opération de personnalisation s’effectue par le fabricant du vêtement ou par l’intermédiaire de distributeurs spécialisés, même pour de petites quantités !

SolTech127 3Des gants adaptés
Parmi les EPI les plus utilisés, les gants. Il en existe une multitude, permettant de répondre à des tâches précises : des gants anti-vibration (réduction des risques de troubles musculo-squelettiques), des gants avec une protection particulière sur le dessus de la main, des gants facilitant la dissipation de l’électricité statique (mais à ne surtout pas utiliser pour éviter les contacts électriques !), des gants pour travailler sous tension… Les plus courants sont ceux utilisés pour la manipulation. La matière composant ces gants doit par ailleurs répondre à l’usage qui en est fait : résistance à l’eau, aux huiles ou autres contaminants… Porter des gants, c’est aussi se prémunir contre les risques de coupure. Pour cela le nitrile est bien adapté. La résistance d’un gant est aussi sa « jauge », c’est-à-dire sa finesse de tricotage. Seuls les gants de travail tricotés présentent une jauge. Plus la jauge d’un gant est élevée, plus le tricot est fin et la dextérité élevée (sensation de double peau). À l’inverse, plus la jauge est faible, plus la résistance du gant est appréciable. Le choix est alors une affaire de compromis. À cela, il faut ajouter les différents types d’enduction et de montage des gants.
La norme NF EN 13997 définit la performance d’un gant (indices A à F) face aux risques de coupure. L’indice A convient à la manutention, tandis que les indices de B à F répondent aux attentes en matière de gants anti-coupures.
En conclusion, il existe aujourd’hui des gants parfaitement adaptés à la majorité des besoins, même très spécifiques. Certains fabricants en proposent pour la manutention, à la fois anti-coupures et tactiles afin de pouvoir pianoter sur un écran de smartphone ou de tablette.

 

Michel Laurent

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