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 Dossier - Mai 2011


Philippe Blin, Président de SVDIEdito

"Le SVDI veut  des installations  performantes  et certifiées"

SVDI rassemble les professionnels de la Sécurité, Voix Données Images : installateurs, mainteneurs, industriels, opérateurs, bureaux d’études, organismes de contrôle, assureurs, donneurs d’ordre...
SVDI regroupe aujourd’hui une centaine d’entreprises avec une répartition géographique de plus en plus large, ce qui nous encourage à renforcer nos actions en région appuyées par notre partenariat avec la FFIE. SVDI est devenu le représentant incontournable des installateurs / mainteneurs français dans les domaines des réseaux, de la sécurité-sûreté et de la VDI.
Tout en continuant à développer notre cercle d’influence en Île-de-France auprès des installateurs grâce à la CSEEE, SVDI attire de plus en plus d’industriels.
Parallèlement, en 2010, nous avons pris une dimension européenne en adhérant au syndicat Euralam.
SVDI accompagne les entreprises et s’appuie sur l’action de ses pôles spécialisés, VDI, SSI, Sûreté et GTB, pour promouvoir auprès des clients une lisibilité de l’offre fondée sur les compétences des intervenants, la qualité des matériels, des services et des méthodes.
Notre dernière conférence, organisée le 31 mars sur le thème « Vos responsabilités légales et risques associés dans le cadre de l’entreprise », a rassemblé plus d’une centaine d’entreprises. Cette conférence a atteint ses objectifs de prise de conscience des managers tout en sensibilisant l’ensemble des collaborateurs à leurs propres responsabilités au sein de l’entreprise.
Compte tenu du développement du nombre d’installations en vidéosurveillance prévu dans les années à venir, les professionnels de la sûreté, membres de SVDI, ont perçu le besoin de mettre en place une certification visant à s’assurer que les installations soient performantes et réalisées dans les règles de l’art.
C’est pourquoi SVDI a choisi Bureau Veritas Certification comme organisme de certification et lance la Certification de service SVDI en Vidéosurveillance. Cette certification sera un avantage concurrentiel pour les entreprises qui l’auront obtenue car elle permet à un maître d’ouvrage la pleine jouissance de ses installations dès que la demande de mise en exploitation est communiquée aux services préfectoraux. Il n’est donc plus nécessaire d’attendre plusieurs semaines le retour de la Préfecture.
Outre le maintien des points forts de mon précédent mandat : accroissement de la notoriété de SVDI, renforcement des partenariats et mise à disposition des adhérents de services complets et pragmatiques, j’ai souhaité avant tout poursuivre une politique axée sur la proximité afin que chaque entreprise, quelles que soient sa taille, son implantation géographique et ses préoccupations, puisse trouver le service adéquat.

Philippe Blin,
Président de SVDI

 


VDI : des fonctions vitales à gérer dans un tableau dédié


Longtemps resté atone, le marché du tableau de communication semble démarrer de par la conjonction de 3 phénomènes pourtant très différents : sortie de crise, loi LME et entrée en vigueur de l’amendement A3 à la norme NF C 15-100. Aujourd’hui, il s’agit de gérer l’arrivée du très haut débit (100 Mbits et plus) : du sérieux !

 

Hager

Le tableau de communication devenu incontournable. Depuis 2010, l’amendement A3 à la norme NF C 15-100 l’a rendu obligatoire pour toute construction neuve, avec un service de grade 1 et un brassage des prises. Ce tableau organise la stratégie de distribution VDI dans le logement, au même titre qu’un tableau de répartition assure la distribution des circuits de puissance. Cependant, pour la fonction communication, la mixité des signaux entrant et des fonctions à répartir dans le logement ou le bureau, nécessitent une réelle implication des professionnels de la filière pour bien comprendre l’offre, les règles de mise en œuvre et aussi les attentes de leurs clients.

 

Une offre en évolution
Dès 2006, Hager a fait le choix d’utiliser un coffret de répartition électrique en tant que coffret de communication. « C’est notamment pour nous une façon de faciliter la prise en main du volet “communication” par les installateurs tout en assurant l’harmonie du design avec le coffret électrique », précise Pierre-Antoine Person, chef produits et marketing réseaux de communication et domotique. Aujourd’hui, l’offre Nodéïs de Hager comprend 4 types de coffrets, du basique TN401 (250 x 250 mm) plutôt dédié au marché de la rénovation, au coffret Gamma grade 1 ou 3 vendu monté. Pourquoi les coffrets Gamma sont-ils ouverts en face avant ? « Cela permet de placer plusieurs switches en cascade, mais aussi de voir la “box” et d’y accéder facilement. »
HAGERPour démarrer un chantier, Hager propose un kit avec un minimum de composants (DTI, répartiteur 4 sorties et 2 cordons. L’installateur peut choisir lui-même d’y intégrer filtre, switche, parafoudre... Les coffrets TN411 ou TN413 disposent quant à eux d’un répartiteur à 2 entrées, « Pratique, lorsque l’on veut brasser à la fois le téléphone standard et la ligne sur IP. »

En 2010, Legrand a totalement remis à plat son offre de coffrets de communication. À présent, les enveloppes adoptent le format modulaire. Exception temporaire toutefois pour le coffret de communication Optimum Auto, encore disponible selon l’ancien format jusqu’en fin d’année. « Nous utilisons dorénavant nos coffrets Equinoxe pour proposer des kits “prêt à poser” ou à la carte », détaille Fabienne Hérault, responsable marketing résidentiel France. Ces kits accueillent tout un choix de composants actifs et passifs au format également modulaire : DTI, filtre ADSL... Disposé sur rail DIN, le DTIO (DTI optique) n’est cependant pas modulaire. En revanche, son « moteur de connexion » peut s’utiliser comme prise murale... Legrand adapte aussi son offre sur les nouveaux usages de la fibre optique.
Michaud dispose de 3 familles de tableaux de communication, dont 2 d’entre elles à brassage manuel : Delta (intègre la box) et Multi-Box (ne l’intègre pas). Le tout en versions grade 1, 2, 3 ou 3+Satellite. « Mais nos ventes sont les plus fortes concernent les tableaux d’entrée de gamme sans grade pour le collectif, précise Didier Bagnon, directeur commercial de Michaud. Toutefois, on sent un basculement vers l’offre Delta Initial, notre solution à brassage grade 1 d’entrée de gamme avec un répartiteur TV coaxiale 4 sorties. » Pour injecter la TV type TNT sur paires torsadées, Michaud dispose de tableaux grade 3 avec RJ45 blindées. Sans ampli TV, avec un simple cordon « Balun », il est déjà possible d’assurer le signal sur un segment de 15 m. « Nous observons une nette évolution du niveau de connaissance des installateurs... Même si la distinction précise entre grades nécessite encore des explications. »


SCHNEIDERDans le cadre de son offre Lexcom Home, Schneider Electric propose pour sa part des tableaux spécifiques à la fonction communication reprenant toutefois le design des tableaux Opale. « Ces tableaux sont livrés complets prémontés et précâblés avec un équipement grade 1 à grade 3 », complète Marie-Line Laurent, gérante d’offre solutions maisons intelligentes chez Schneider Electric.

 


Installation : les textes à connaître
* La norme NF C 15-100 et son amendement A3 donnent les règles d’installation et de dimensionnement de base. Parmi les principales évolutions, l’amendement A3 à la norme NF C 15-100 (applicables aux ouvrages dont la date de dépôt de demande de permis de construire est postérieure au 31 juillet 2010) apporte des précisions pour l’application des règles relatives au tableau et aux circuits de communication.
* Le guide UTE C 90-483 fournit des règles pour le choix des composants, le câblage des réseaux de communication résidentiel et leurs cheminements. Il détaille différents niveaux de performance, classés en grade, selon les services qu’il est envisagé de distribuer. Le respect de ce guide permet aux utilisateurs d’accéder à des services télécoms existants ou émergeants. Figurent dans ce guide des recommandations détaillées concernant le nombre de circuits, l’emplacement des prises de communication, ainsi que les caractéristiques des circuits.
* Le guide UTE C 15-900 indique les règles pour l’installation (conception et mise en œuvre) des réseaux de communication.


 
« Au-delà du confort et de la flexibilité, le tableau de communication permet surtout de préparer le logement au très haut débit de 100 Mbits et plus, estime David Dray, pdg de Casanova. À ce stade, le réseau de communication va prendre toute sa dimension ! Fin 2010, plus d’un million de logements étaient éligibles à la fibre optique. Il est alors tout à fait légitime de disposer d’un réseau structuré. D’ailleurs, nous observons une évolution du comportement des prescripteurs. Globalement, nous voyons notre chiffre d’affaires s’accroître de + 30 % par an, hormis en 2010, année sur laquelle nous avons cependant doublé notre volume de prescription ! Enfin, depuis 2009 la loi LME représente un levier certain pour le marché, dans le sens où elle instaure le droit au très haut débit. »


Concernant le tableau de communication grade 1 : « Maintenant que le marché s’ouvre, les prix son bradés ! C’est pourquoi, via la prescription, nous proposons surtout des tableaux à valeur ajoutée grade 2, grade 3 ou fibre optique, de plus en plus souvent prémontés, avec lesquels nous réalisons 50 % de notre chiffre d’affaires. » Fabricant de tableaux de communication sous son nom, mais aussi pour d’autres acteurs du marché, Casanova dispose d’une offre de service post installation originale, s’adressant directement à l’utilisateur final. De quoi valoriser le travail de l’installateur grâce à un blog, un site dédié usagers et une hot line technique.


CAE« La demande en matière de tableaux de communication est encore très basique, sur un marché qui est loin d’être mature, relève Olivier Parizot, directeur marketing activité réseau CAE Groupe Multimédia Connect. La plupart des prescripteurs souffrent encore d’un manque d’information à ce sujet. » Dans sa gamme Axecity, CAE Groupe révise actuellement l’offre des packs tout en un. « D’ici la rentrée 2011, nous envisageons de lancer 5 types de packs en rapport avec le nombre de postes à connecter. L’offre s’étendra du pack grade 1 résidentiel avec un coffret surtout orienté téléphonie, jusqu’au pack résidentiel ou tertiaire pour 32 postes informatiques en coffret 10 pouces 6U. Cette dernière offre intégrera un switche et un convertisseur de signal TV coaxial sur paires torsadées. Ce kit livré clé en main sera particulièrement bien documenté pour le rendre accessible aux installateurs électriciens généralistes. » Les 2 offres haut de gamme seront en tableau métallique.

 

La fibre optique arrive
Olivier Parizot, CAE Groupe : « Il est certain que l’arrivée de la fibre optique soulève des questions autour du tableau de communication. Au niveau de la GTL, cela se résume à un DTIO et un convertisseur optique / cuivre. Rien de plus. Car la fibre optique s’arrête au tableau. Mais en France, le secteur résidentiel dispose déjà d’une offre Internet de relativement bonne qualité. Ce qui rend, pour l’instant, la fibre optique moins primordiale aux yeux de l’utilisateur. »
Depuis un an, Casanova se positionne dans le secteur du neuf au niveau des colonnes montantes fibre optique collectives et jusqu’à la GTL. « Notre solution de raccordement optique part du point de mutualisation jusqu’au palier puis du palier à la GTL. Il ne reste plus alors qu’à assurer une soudure sur le palier pour disposer d’un lien optique de 1 à 4 fibres chez l’abonné. »

 

Brassage automatique : les avis divergent
Hager a pour sa part fait le choix du brassage manuel. Pragmatique, Pierre-Antoine Person en explique la raison : « L’idée de brassage “automatique” nécessite d’utiliser en permanence les 4 paires du câble pour y transiter les différents signaux. Cela met en jeu à terme la pérennité de l’installation pour ceux qui souhaiteront aller au-delà de 100 Mbits ! À l’échelle d’une décennie, le Gigabit Ethernet arrivera dans les foyers. Et pour délivrer un tel débit à la prise, il est nécessaire d’utiliser en parallèle les 4 paires torsadées. De plus, la technologie “Power over Ethernet” par laquelle il est possible d’alimenter électriquement les appareils comme un téléphone ou une caméra, n’est pas gérée par le brassage automatique. Enfin, le transite des signaux d’interphonie ne peut être réalisé dans de telles conditions. »
Avec pour objectif de déployer les ventes de solutions à brassage automatique, Legrand a pour sa part créé un boîtier central multiTV ADSL triple play avec brassage automatique sur le signal de la box. Le futur coffret Optimum Auto (fin 2011) sera capable de gérer en plus les signaux TNT et satellite, le tout sur prises RJ45 et en grade 3. 


MICHAUXLancé en 2010 sur le salon Interclima+Elec, le tableau à brassage automatique MediaMix de Michaud reste sur une niche de marché : « Il est souvent installé à la demande du client final, explique Didier Bagnon. Nous avons conçu ce tableau pour monter que nous couvrions tous les segments du marché. C’est une façon de hisser le mix produit vers le haut avec une solution procurant jusqu’à 16 prises RJ45 notamment pour la TNT et la TV satellite. Nous avons aussi voulu jouer sur l’aspect design avec une enveloppe spécifique blanc ou noir brillant ponctuée de leds bleues... C’est un produit high tech ! » Michaud a par ailleurs fait développer un câble grade 3 spécifique (blindé par paires et globalement) dont une paire est spécialement dédiée au signal TV.
Casanova privilégie le brassage manuel : « En fait, le brassage automatique n’a rien d’automatique, lance David Dray. Il bride l’installation ! Le brassage manuel est accessible à tout le monde et nous en savons quelque chose, car nous avons déjà livré 60 000 logements et nous gérons assez d’appels d’utilisateurs pour affirmer que ça marche ! ».
CAE Groupe pour sa part ne propose pas de brassage automatique.

 

Ou placer la box ?
Pionnier du rangement, dès 2008, Michaud lançait le tableau Multibox qui, comme son nom l’indique pouvait intégrer les différentes boxs des fournisseurs d’accès. Mais d’une façon générale, la problématique n’est toutefois pas aussi simple, car il faut prendre en compte les multiples formats.
Pour Fabienne Hérault, chez Legrand : « Si on souhaite injecter les services de la box à partir de la GTL, nous proposons une tablette pour la disposer à l’intérieur de la gaine. Si elle doit rester dans le salon, on peut toutefois utiliser une liaison sur paire torsadée pour réinjecter le signal dans le tableau de communication. »
Chez Schneider Electric, l’offre Lexcom Home grade 3 nécessite l’utilisation d’un coffret additionnel pour y placer la box. En revanche, un tableau en version 3 rangées grade 1 pourra facilement intégrer le boîtier de l’opérateur.

 

Du coffret à la baie... quelle limite ?
Dans le petit tertiaire, à partir de quelle taille d’installation le choix de la baie de brassage devient-il plus logique que celui du coffret de communication ? « À présent, il n’existe plus vraiment de limite à l’utilisation du tableau de communication, souligne Fabienne Hérault, Legrand. En effet, l’offre modulaire peut très bien intégrer nos coffrets Equinoxe voire XL Cube. La limite sera plutôt liée à la capacité des switches. Le paramètre décisif sera également en lien avec le fait de disposer ou non d’un local technique. Sachant qu’un tableau de communication reste plus discret qu’une baie de brassage 19 pouces. »
Schneider Electric utilise également son offre Lexcom Home (rebaptisée Lexcom) pour les applications en petit tertiaire. « Nous avons déjà vu jusqu’à 16 tableaux reliés en série, lance Marie-Line Laurent. Mais en général, il est courant de rapprocher 2 ou 3 boîtiers pour assurer les besoins en communication. Au-delà, c’est le coté plus ou moins pratique de la baie 19 pouces qui induit le basculement technologique. »  
Pour le petit tertiaire, CAE Groupe proposera ses 2 packs donnant accès jusqu’à 32 prises. Pour les besoins allant au-delà, une gamme de coffrets 19 pouces de 10 à 16U de 400 à 600 mm de profondeur, complète l’offre d’équipements de brassage (connecteurs, cordons, systèmes de repérage).
En conclusion, il est utile de rappeler qu’un tableau de communication basique peut facilement être remplacé ou complété pour atteindre un niveau de performance grade 3 ou 3+satellite. En revanche, un câblage reste dans les murs pour de longues années. Il semble donc tout à fait logique de câbler un logement ou une maison avec des câbles offrant les meilleures performances. À l’échelle d’une maison individuelle, la différence de coût entre un câblage de base et un câblage haute performance ne représente que 50 à 100 euros !

Michel Laurent

 

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