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Dossier - Avril 2007

La maison à énergie Joule - Chauffage et eau chaude sanitaire


Pour un pavillon correctement isolé d’une surface habitable de 120 m2, cette énergie est imbattable compte tenu de faibles coûts d’investissement et d’entretien. Voici un tour d’horizon des solutions innovantes proposées par les industriels et qui permettent de répondre à la réglementation thermique 2005.

 

Pour la construction de maisons individuelles, le chauffage électrique par énergie Joule représente aujourd’hui 50 % de parts de marché, selon une étude récente menée par Ipsos et le cabinet Caron Marketing pour EDF, loin devant les autres énergies (voir “électro magazine” N° 7, p 6). Pourquoi un tel plébiscite alors qu’on le disait à bout de souffle dans les années 90 ?
Plusieurs raisons expliquent cette réussite. Tout d’abord, les industriels ont accompli des avancées spectaculaires. Ainsi, le chauffage par rayonnement plus confortable que celui par convection s’est généralisé, associé à des systèmes de régulation de plus en plus performants.
Ensuite, le renforcement de l’isolation milite en faveur de systèmes de chauffage de faible puissance. En effet, dans le cas d’une maison individuelle de 120 m2 habitables, conforme à la réglementation thermique 2005 applicable aux constructions neuves depuis le 1er septembre 2006, les besoins annuels de chauffage sont de l’ordre de 8 000 kWh. Or, compte tenu de son faible coût d’investissement, le chauffage électrique est d’autant plus intéressant à l’usage... qu’il ne fonctionne pas, contrairement aux systèmes de chauffage central. De plus, et on l’oublie souvent dans le calcul du coût global, il n’y a qu’un seul abonnement à souscrire. Quant à l’entretien, il est quasiment nul ce qui n’est pas le cas avec une chaudière qui nécessite un entretien annuel.
Enfin, il y a la montée inéluctable du coût des énergies fossiles dont la sécurité d’approvisionnement inquiète particulièrement les consommateurs contrairement à l’énergie électrique qui bénéficie, pour l’instant du moins, d’une plus grande stabilité.

 

tableau consommation estimees


Procéder par étape
La première étape avant de s’intéresser aux équipements passe par une réduction des déperditions thermiques comme le prévoit la RT 2005 car le chauffage constitue le premier poste de dépense : il faut privilégier une architecture bioclimatique, renforcer l’isolation, limiter les pertes par renouvellement d’air.


Maison joule

 

Une architecture bioclimatique (7, 13, 14)
Le principe de l’architecture bioclimatique est de tirer partie de l’environnement naturel. Par exemple, dans le cas d’une construction située au nord de la Loire, il vaut mieux placer les ouvertures au sud et à l’est, (en fin d’après midi, des ouvertures placées à l’ouest peuvent provoquer des phénomènes de surchauffe). Au sud, on pourra réaliser une serre qui récupérera la chaleur liée à l’ensoleillement. Elle ne sera pas équipée de chauffage ou de climatisation sauf d’un dispositif de mise hors gel. Afin de ne pas provoquer de phénomène de surchauffe, en été, ou de refroidissement en hiver, il sera possible d’isoler cette pièce du reste de la maison.

 

Une isolation renforcée (4, 9, 15)
En ce qui concerne l’isolation, on privilégiera plutôt l’inertie des parois. Deux solutions sont possibles : soit l’isolation est placée à l’extérieur soit les murs sont réalisés avec du béton cellulaire ou du “Monomur” en terre cuite. Résultat : les variations de température sont lissées tout au long de la journée, été comme hiver. Les vitrages comme les menuiseries seront à isolation renforcée. En ce qui concerne la ventilation souvent considérée comme “le parent pauvre” à tort, son poids relatif dans les déperditions totales de la maison ne cesse d’augmenter au fur et à mesure que l’isolation est renforcée. On estime que pour des maisons récentes, elle représente 30 % des pertes totales.

 

Un chauffage confortable (2, 3, 5, 8, 11, 12)
La solution la plus confortable est d’opter pour le rayonnement par rapport à la convection avec une surface la plus large possible (type plafond ou plancher chauffant intégrés au bâti), avec une isolation complémentaire renforcée pour éviter les pertes arrières (surtout pour le plancher). Pour des raisons d’usage, le mieux est de disposer de sèche-serviettes dans les salles de bains (les besoins sont très ponctuels et des serviettes chaudes sont un réel plus), et de radiateurs à inertie dans les chambres (les besoins sont faibles).
Comme le prévoit la réglementation RT 2005, un gain d’environ 15 % doit être réalisé par rapport à la RT 2000 sur le poste de production d’ECS. Pour y parvenir, on peut opter pour des chauffe-eau NF catégorie C à isolation renforcée ou placer sur le toit un chauffe-eau solaire (orienté au sud et correctement dimensionné), associé à un chauffe-eau doté d’une résistance électrique d’appoint et à une pompe de circulation.
En ce qui concerne la régulation, la solution optimale passe par un gestionnaire d’énergie relié aux émetteurs par un fil pilote (ainsi, il y a individualisation des températures pièce par pièce) et doté d’une commande de type 6 ordres : arrêt, inoccupation pendant de longues périodes, hors-gel, réduit (-4°C), confort, programmation. La programmation est le plus souvent hebdomadaire sur deux zones (la salle de séjour-les chambres et les salles de bains) avec de multiples possibilités. A noter, que les industriels proposent aujourd’hui des thermostats à affichage digital de la température voire une commande déportée pour une meilleure convivialité ainsi que des indications sur les consommations de chauffage.

 

Des appareils électriques performants (1, 10)
Aujourd’hui, une maison correctement isolée consomme moins de 50 % de son énergie pour le chauffage. D’où le poids relatif des autres consommations à commencer par celles liées aux usages domestiques : appareils électroménagers, éclairage, cuisson, bureautique, appareils audio-vidéo... A noter que pour ces derniers ils ont une fâcheuse tendance à consommer en mode “veille” d’où l’idée de placer un interrupteur pour les déconnecter quand ils ne servent pas.

 

Le tableau électrique (6)
Il gère l’énergie mais désormais aussi les applications VDI.

 


Le mois prochain ... La maison à énergie renouvelable
Toutes les solutions pour consommer moins que ce que prévoit la RT 2005 et assurer le chauffage et la climatisation. (électro magazine N°10)

 

 


 

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