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 Solution technique - Mars 2014

Tableau de communication : minimum normatif et plus si affinités…


Il y a quelques années encore, il se nommait « coffret ». Aujourd’hui baptisé « tableau », il rivalise avec le tableau de répartition électrique. L’espace dédié à la communication dans le logement prend une importance que plus personne n’ose remettre en question. Pourtant, son dimensionnement est très souvent négligé, minimisé, au détriment des valeurs d’usages du logement. Mise au point.

 

LegrandSchneider ElectricIl y a quelques années encore, il se nommait « coffret ». Aujourd’hui baptisé « tableau », il rivalise avec le tableau de répartition électrique. L’espace dédié à la communication dans le logement prend une importance que plus personne n’ose remettre en question. Pourtant, son dimensionnement est très souvent négligé, minimisé, au détriment des valeurs d’usages du logement. Mise au point.

Dans sa partie 7-771, la norme NF C 15-100, complétée par l’amendement A3 de 2010, impose la présence d’un tableau de communication « minimum » lors de la construction de logements neufs. Ce tableau disposé en gaine technique logement (GTL) doit comporter au minimum :
• le point de livraison des opérateurs de télécommunications (DTI) ;
• un rail DIN d’une longueur de 100 mm afin d’accueillir un DTI optique lorsque le raccordement par fibre optique est requis ;
• une barrette de terre ;
• un répartiteur équipé de socles RJ45 ;
• les socles RJ45 connectés aux câbles de communication alimentant les socles des prises terminales ;
• le répartiteur passif de télédiffusion le cas échéant.

 


Le « minimum » pas toujours atteint !
Dans les faits, le basculement vers la norme, au sens du tableau de communication minimum, ne s’est vraiment produit qu’en 2012, bien qu’imposé depuis août 2010. Aujourd’hui encore, les fabricants vendent des coffrets de communication répondant aux besoins de rénovation, mais non conformes aux attentes en logement neuf. Ces coffrets sont-ils réellement tous utilisés en rénovation ? Pas si sûr. Les logements collectifs neufs ne semblent pas tous observer les bonnes indications… Lorsqu’une telle situation passe à travers les mailles du contrôle de conformité électrique ou de l’étape de réception, il appartient aux futurs occupants d’être vigilants et de s’entourer de professionnels maîtrisant la norme.


 

HagerDans le cas de solution automatique, certains de ces éléments peuvent être partiellement ou totalement combinés. Le répartiteur RJ45 interne au tableau permet d’assurer le brassage des différentes prises. Pour mémoire, la norme impose un minimum d’un socle de prise terminale par pièce principale avec un minimum de deux prises dans le cas d’une pièce unique. L’amendement A3 précise toutefois que, pour un logement comportant trois pièces ou plus, il est admis de n’installer que deux socles de prise RJ45, à la condition que chaque pièce principale dispose d’une liaison à paires torsadées issue du tableau de communication, en attente dans une boîte d’encastrement.
Le tableau de communication, indépendamment de la surface du logement, doit présenter les dimensions minimales suivantes : 250 x 225 x 70 mm.
Par ailleurs, si la télévision n’est pas distribuée via le câblage à paires torsadées (socles RJ45), mais, par exemple, par un câblage coaxial, le logement doit comporter au minimum une prise lorsque sa surface est inférieure à 35 mètres carrés, deux prises entre 35 et 100 mètres carrés et trois prises au-delà.

 


Quel emplacement pour la box ?
Dans bien des situations encore, le boîtier de livraison du signal Internet (la fameuse box) ne peut prendre place dans le tableau de communication. Il se trouve alors posé par terre, sur un tabouret ou vient s’ajouter aux multiples lecteurs, démodulateurs, amplis… environnant le téléviseur. La raison ? Un tableau de communication trop petit ou simplement le fait que soient
intégrées dans la box des commandes qui doivent être à portée de l’utilisateur. Dans ce cas, certains opérateurs délivrent une « box mère » (à placer dans le tableau) et une « setup box », à disposer dans l’espace de vie. Dans tous les cas, les opérateurs préfèrent que la box reste en vue, ce qui représente toujours pour la marque une publicité bon marché.
Il existe aujourd’hui des kits de support box opérateur en GTL. Par ailleurs, lorsque la présence de la box est nécessaire dans la pièce de vie, mais que l’on souhaite brasser son signal de sortie en tableau de communication, il existe des kits pour box déportée avec cordon triple. Ceux-ci permettent d’utiliser un câble à paires torsadées pour apporter le signal télécoms jusqu’à la box et pour rapatrier le signal de sortie à brasser dans le tableau.
Cette solution répond à de nombreuses situations, mais limite le débit à 100 Mbits (du fait d’utiliser toute la capacité du câble à paires torsadées pour l’échange bidirectionnel).


 

Voir plus loin… les valeurs d’usage
À l’heure où les pouvoirs publics entendent simplifier l’approche normative et réglementaire dans le secteur du bâtiment dans le but de redynamiser le marché de la construction, il est un point critique à ne surtout pas négliger : l’aptitude du logement à fluidifier en son sein et avec le monde extérieur, les échanges de données numériques et les communications. Dorénavant, les occupants d’un logement, quelle que soit leur tranche d’âge, bénéficient de services numériques pour leur confort, leurs loisirs, mais aussi pour permettre le travail chez soi. Un gros potentiel de développement concerne par ailleurs le maintien à domicile des personnes à mobilité réduite et/ou des personnes âgées.

Un tableau à la hauteur
Moyennant l’adaptation de ses dimensions, le tableau de communication peut apporter un niveau de service bien supérieur. Sans pour autant opter dans l’immédiat pour les répartiteurs ou éléments actifs pouvant s’avérer nécessaires dans un futur plus ou moins proche, le choix d’un tableau de communication de dimensions supérieure évitera à terme un remplacement ou un ajout de coffret. Le principe de surdimensionnement du tableau est ici le même que pour le tableau de répartition de puissance. Il s’agit juste d’une logique d’anticipation. Choisir les bons équipements En cas de répartition du signal TV sur paires torsadées, le tableau pourra embarquer des équipements actifs pour les applications de diffusion de télévision terrestre et/ou satellite (répartiteurs, amplificateurs d’appartement, alimentations du préamplificateur d’antenne…). Il est donc intéressant de prévoir plusieurs prises de courant sur rail DIN à l’intérieur du tableau. Sans pour autant ressembler à une armoire de brassage telle qu’elles existent dans le tertiaire, le tableau peut aussi accueillir un routeur, un switch, un concentrateur ou d’autres équipements actifs nécessitant place et alimentation électrique…

Nombre de prises et brassage
Dans le cadre d’une maison individuelle avec trois, quatre chambres ou plus, le nombre de socles terminaux RJ45 nécessaire peut vite devenir important. Par exemple, si l’on souhaite disposer de la TV (hertzienne et sur Internet), d’une liaison téléphonique sur IP et d’une liaison Internet sur ordinateur, il est nécessaire de mettre à disposition quatre liaisons sur autant de câbles à paires torsadées.
Ce schéma est envisageable dans le cas d’un tableau avec répartiteur à brassage manuel. Cependant, pour optimiser les câblages et réduire le nombre de prises murales, il est possible d’opter pour des solutions de répartition automatique. Cependant, il faut savoir que le débit sera (sauf mention contraire liée à une technologie spécifique) limité à 100 Mbit, car une liaison Gigabit nécessiterait l’utilisation de plusieurs paires simultanément, ce qui n’est pas possible ici.

Michel Laurent

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