Télécharger le PDF


 Solution technique - Juin-Juillet 2014

Choisir et installer sa solution de vidéophonie


Confort et sécurité… le vidéophone met une distance entre le résident et le visiteur, identifié avant que la porte ne lui soit ouverte. En outre, l’ouverture à distance évite tout déplacement. La mémoire d’image du moniteur conserve la photo ou un petit film, de façon à voir qui est passé pendant l’absence du maître de céans au moment de l’appel. L’écran lui permet aussi de piloter des fonctions de home automation. Au-delà de ces fonctionnalités de base, le choix du vidéophone diffère selon qu’il doit équiper une maison individuelle ou une villa, un bâtiment d’habitation collectif ou des immeubles de bureaux.

em69 ST1L’occupant de la maison individuelle est le décideur de son vidéophone : la plaque de rue est un élément de décor qui ne doit pas dégrader le mur d’enceinte. De même, le moniteur intérieur est adapté au design du logement. Son choix est en accord avec sa sensibilité de vis-à-vis des nouvelles technologies : écran tactile à touches sensitives, communication Wi-Fi ou 4G avec le Smartphone, la tablette ou le PC portable, pilotage à distance de l’automatisme de portail. La vidéo fait de plus en plus souvent appel à des objectifs à grand-angle : il en va de la sécurité des occupants et de leur confort de visualisation de la personne qui se présente.
L’installateur, quant à lui, remplace les boutons de sonnette traditionnels par un appareil capable de véhiculer des signaux parfois au travers de câbles de qualité médiocre (ils ont passé un certain temps en extérieur), de gaines ayant été au contact de l’eau… Il doit aussi se préoccuper de la distance de câblage entre moniteur et plaque de rue : plus d’une cinquantaine de mètres quand il faut traverser le jardin.

Le bâtiment d’habitation collectif
Ici, chaque installation est faite sur mesure selon les accès, le besoin de sécurité (boutons-poussoirs, clavier codé, badges…). La crainte du vandalisme est un critère majeur de choix du système de vidéophonie : les occupants sont attentifs à la capacité de la plaque de rue à résister à une agression extérieure. Toutefois, il leur faut accepter des usages tertiaires, l’immeuble pouvant abriter une profession libérale (notaires, avocats, médecins) pour qui la porte doit rester ouverte pendant les heures ouvrées. Grâce à la vidéo, le praticien médical peut aussi voir le taux d’occupation de sa salle d’attente. Dans les grands ensembles, le système d’interphonie vidéo va gérer une succession de plaques, avec, côté rue, une plaque portant le nom de tous les habitants de tous les bâtiments, puis, une fois que l’accès est libéré, une seconde plaque de rue qui conduit à l’immeuble visité.
La loi d’accessibilité des personnes handicapées impose la mise en place d’un dispositif d’accès sonore et visuel conforme à un ensemble de spécifications techniques, notamment la hauteur de pose comprise entre 0,90 et 1,30 m, et à plus de 40 cm d’un angle rentrant ou d’un obstacle au fauteuil. Les caméras utilisées sont orientables avec un angle large, afin de permettre au résident de voir une personne en position assise ou debout. Des caméras auxiliaires offrent un autre angle de vue.
L’installateur s’intéresse au nombre de fils à tirer (deux, quatre ou cinq fils) entre les moniteurs et la plaque de rue, ainsi qu’à la corrélation entre l’interphone et le contrôle d’accès. Quelle est la robustesse du matériel, notamment des alimentations lorsqu’elles sont communes à la plaque de rue, au contrôle d’accès, aux dispositifs de fermeture et aux ventouses électromagnétiques des portes ? Tous très sollicités, mais exigeant toutefois une maintenance réduite.

 


Cinq questions…
… avant d’installer un système de vidéophonie
Combien d’entrées à contrôler, combien de plaques de rues à installer ? En général une et un moniteur dans la villa, jusqu’à seize en collectif, et plus de limites dans le tertiaire… Ces limites sont fixées par le constructeur qui invoque aussi la distance entre le moniteur et le portier.
Combien de postes à l’intérieur ? Un ou deux dans la villa, un poste par appartement dans le collectif, voire un poste secondaire dans les grands appartements, et plusieurs postes dans le tertiaire (à l’accueil, au PC de sécurité, dans les bureaux).
Que doit-on ouvrir : une porte, un portillon ou un portail ? Une gâche électrique ou une ventouse électromagnétique ? L’installation d’un système d’interphonie vidéo performant va de paire avec un équipement mécanique très fiable.
Quel contrôle d’accès couplé à la vidéo ? Le contrôle d’accès gère le flux des personnes entrant et sortant d’un bâtiment, voire le flux interne d’un bâtiment (accès au garage, aux caves). Le clavier codé est adapté à la villa et à la résidence collective qui accepte aussi le badge électronique couplé au Vigik. Dans le tertiaire, le contrôle d’accès par lecteur de cartes, clavier codé et badge, voire contrôle biométrique, est sécurisant.
La loi du 11 février 2005 prévoit la mise en accessibilité du bâtiment pour les personnes handicapées au 1er janvier 2015. Mais cette échéance s’avère aujourd’hui irréaliste pour l’existant — immeubles collectifs d’habitation et ERP (établissements recevant du public) —, conduisant à des dispositions autorisant la poursuite des travaux d’accessibilité au-delà du 1er janvier 2015. Par ailleurs, la loi a été renforcée en 2006 pour application aux permis de construire pour le collectif neuf et les ERP neufs déposés après le 1er janvier 2007 : les appareils d’interphonie sont munis d’un système permettant à un occupant de visualiser ses visiteurs en équipant la plaque de rue d’une caméra et l’appartement d’un moniteur vidéo… Aujourd’hui, tout bâtiment neuf doit donc être en vidéophonie.


 

Les locaux tertiaires
Là encore, l’anti-vandalisme est essentiel. Le système doit gérer plusieurs entrées, être couplé au contrôle d’accès et tenir compte de la loi Accessibilité aux personnes handicapées. Autre élément clivant, la capacité du système à renvoyer des appels sur un téléphone via un standard PABX : quand l’assistante d’accueil est absente, les appels sont automatiquement redirigés vers des bureaux avec un chaînage d’un bureau vers le suivant si nul ne répond. L’intercommunication entre postes depuis le moniteur d’interphonie est un plus pour dialoguer avec sa secrétaire ou permettre aux bureaux de communiquer avec les techniciens de production.
Essentiel pour l’installateur : la facilité de programmation et de connexion avec la téléphonie.

Demain
En soi, le passage à la vidéo est une évolution majeure dans la mesure où la loi d’accessibilité vient soutenir le marché de l’interphonie et du contrôle d’accès.
La connexion à Internet, la gestion du système via Internet (liaison IP) pour abolir les distances de communication est une évolution majeure : l’installateur n’a plus à se déplacer pour mettre à jour des noms, en temps réel et à distance, sur la plaque de rue dans le collectif et le tertiaire. Souvent cette liaison est mutualisée avec le contrôle d’accès, d’où possibilité de mise à jour des noms et des badges. Il n’y a donc plus de déplacement : pour les gestionnaires de patrimoine, le gain de temps est phénoménal. Il peut dès lors se recentrer sur son métier de gestion technique des bâtiments.
Une tendance de fond en maison individuelle : l’interphone vidéo est évolutif pour faire plus en matière de sécurité. La vidéophonie va, dès lors, tendre vers les métiers de la vidéoprotection, de la dissuasion et de la surveillance.

Jean-Claude Festinger

Copyright 2013 - Magazine des professionnels de la Filière Électrique - Électro magazine