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 Solution technique - Octobre 2020

Éclairage de sécurité : quelle technologie mettre en œuvre ?


L’éclairage de sécurité est indispensable pour assurer la sécurité des personnes dans les bâtiments en cas de défaillance de l’installation électrique, de nécessité d’évacuation ou de sinistre. Pour ce qui concerne les blocs autonomes, au-delà de ce qu’impose la réglementation, il existe plusieurs technologies qui impliquent des moyens de maintenance différents. Le point pour éclairer les choix d’investissement.


EM119 SolTec 1Dans un bâtiment, les appareils d’éclairage de sécurité assurent deux fonctions distinctes :
– l’évacuation. En balisant les cheminements, les obstacles et les changements de direction, les blocs dédiés offrent une évacuation sûre et efficace des occupants ;
– l’anti-panique. Grâce aux blocs d’ambiance, il évite tout mouvement de panique lors de l’évacuation, en assurant un éclairement minimal et facilite l’intervention des secours.

Source centrale ou blocs autonomes ?
Historiquement, il existe deux technologies d’alimentation des blocs d’éclairages de sécurité.
• Les blocs autonomes (BAES) inclus sur batterie reliée au secteur afin, comme leur nom l’indique, de garantir leur autonomie énergétique en cas de coupure d’électricité.
• Les luminaires sur source centrale (LSC) sont, eux, reliés à une batterie centralisée.
Dans certains types d’établissement, des règles spécifiques imposent l’utilisation de LSC raccordés à une source centralisée, si l’effectif admissible est supérieur à 700 personnes. Il s’agit des établissements de type L, M, P et T de 1re et 2e catégories.
Dans tous les autres établissements, les blocs autonomes (BAES) sont privilégiés.

BAES : la maintenance dicte le choix de la technologie
Le maintien opérationnel de l’installation d’éclairage de sécurité nécessite des vérifications et une maintenance périodique selon la réglementation et les normes en vigueur.
L’exploitant doit, tous les mois, vérifier l’allumage des sources lumineuses et, tous les six mois, vérifier l’autonomie réelle d’une heure pour chaque bloc déconnecté du secteur. À cela, il faut ajouter une fois par an un contrôle et une vérification complète par un intervenant qualifié qui renseigne un registre de sécurité.
Aujourd’hui, il existe sur le marché quatre technologies de BAES pour lesquelles les opérations de vérification périodiques sont plus ou moins fastidieuses :
– les blocs à contrôle manuel nécessitent de réaliser toutes les étapes de contrôle au niveau du produit, ce qui mobilise les techniciens sur une longue durée et peut devenir rapidement fastidieux, voire contraignant, même pour un local comportant très peu de blocs ;
– les blocs Sati (système automatique de test intégré), dont les phases de contrôle nécessitent juste un contrôle visuel de deux voyants. L’opération se déroule alors beaucoup plus rapidement ;
– les blocs Sati connectés. L’information concernant leur état est directement consultable à distance (dans le bâtiment ou de façon déportée) sur un ordinateur, une tablette ou un smartphone. La défaillance d’un bloc est alors immédiatement documentée et signalée ;
– les blocs Sati adressables. Localement, l’exploitant est informé en temps réel de la défaillance d’un bloc et de l’objet du problème rencontré. La technologie adressable permet de localiser précisément sur un plan le lieu d’intervention.
Ces quatre technologies de blocs présentent clairement un niveau de service différent en matière d’exploitation et de maintenance. Le choix de la technologie la mieux adaptée sera alors orienté par plusieurs points : la taille de l’installation, la méthodologie de maintenance (intégrée ou non) et le coût d’investissement des différentes solutions. L’estimation du coût de la maintenance en fonction de la technologie mise en œuvre est aussi un indicateur important à connaître en amont du choix d’investissement !
Par ailleurs, l’exploitation multisites (établissements municipaux, agences bancaires…) trouve un intérêt direct à investir dans une solution Sati connectée ou adressable. La connectivité des installations d’éclairage de sécurité permet quant à elle de déléguer plus facilement la maintenance à un prestataire spécialisé afin d’assurer une gestion à distance (mono ou multisites) et une continuité de service accrue, à l’image des prestations proposées pour la maintenance des systèmes de sécurité incendie (SSI).


La responsabilité de l’exploitant est engagée
L’exploitant d’un établissement recevant du public (ERP), des travailleurs (ERT) ou des résidents (habitat collectif) est responsable pénalement et civilement de la sécurité.
Il doit s’assurer que les blocs sont vérifiés et entretenus périodiquement selon les exigences de la réglementation en vigueur prévues pour les ERP, par les articles EC 13 et EC 14 du règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique et, pour les ERT, par les arrêtés des 26 février 2003 et 14 décembre 2011.
En cas de manquement, l’exploitant s’expose à la fermeture de son établissement. Aux pertes d’exploitation, s’ajoutent des sanctions pénales (amende et peine d’emprisonnement).


EM119 SolTec 2Quand tester les blocs autonomes ?
Les vérifications des blocs doivent être effectuées quand l’établissement est vide. À l’ouverture au public, les blocs doivent avoir retrouvé l’autonomie prescrite pour que l’éclairage de sécurité soit à nouveau opérationnel. Précisons que la décharge réglementaire d’une heure d’un bloc autonome d’éclairage de sécurité nécessite un temps de charge minimal de douze heures pour que le BAES soit de nouveau opérationnel.
Pour les établissements sans période de fermeture, seule l’utilisation de blocs autonomes d’éclairage de sécurité Sati avec leur système de tests des sources lumineuses et batteries intégré permet d’assurer la sécurité des personnes tout au long de l’exploitation du bâtiment.

Accessibilité des personnes à mobilité réduite
Édité par l’Afnor, le référentiel de bonnes pratiques BP 96-101 concerne l’évacuation des personnes en situation de handicap. Ce guide s’inscrit dans la prise en compte d’exigences de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
Il s’intéresse particulièrement à la prise en compte de l’évacuation différée des personnes se trouvant dans l’incapacité d’évacuer ou d’être évacuées rapidement, notamment les personnes à mobilité réduite (PMR), grâce à un balisage des cheminements menant aux espaces d’attente sécurisés (EAS) et leur identification, tels que prévus par l’article GN8 de l’arrêté du 24 septembre 2009, modifiant le règlement de sécurité dans les établissements recevant du public (ERP).

Il définit les caractéristiques du dispositif de balisage renforcé (DBR), permettant d’identifier les cheminements menant aux espaces d’attente sécurisés et leur localisation (en étage) et les issues de secours aménagées pour fauteuils roulants en rez-de-chaussée. Ils peuvent également être utilisés pour renforcer l’alarme visuelle d’évacuation, notamment pour les sourds et malentendants.
Les DBR sont installés :
– le long des cheminements menant spécifiquement aux EAS ou faisant l’objet de flux croisés entre le public se dirigeant d’une part vers les EAS, et d’autre part, vers les sorties ;
– au-dessus de l’entrée des EAS et visibles depuis les cheminements ;
– le long des cheminements menant aux issues de secours aménagées pour fauteuils roulants.

Michel Laurent

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