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 Le Point sur - Octobre 2022

Maison connectée : des solutions de plus en plus pragmatiques


EM135 LPS CAMELorsque l’on parle de connectivité, chacun pense à son smartphone. Mais il est surtout important de penser à la connexion des équipements entre eux, à la façon dont ils interagissent dans le cadre de scénarios. Ces derniers peuvent améliorer le confort, faciliter l’usage coordonné des charges électriques, mais aussi contribuer à la performance énergétique de la maison.

Les automatismes de pilotage de la maison, pour la plupart connectés, pénètrent chaque année un peu plus le marché résidentiel. Arrivera le jour où l’intégration sera telle que l’on ne parlera plus de « maison connectée », mais d’« installation électrique connectée », puis tout simplement d’« installation électrique ». Un peu de patience… Au fil des ans, la connectivité des usages (éclairage, volets, ouvrants, chauffage, rafraîchissement…) prend une place toujours plus importante. En témoigne l’évolution de l’offre des fabricants.
L’augmentation généralisée du coût de l’énergie et la nécessité de réduire les consommations pendant certaines périodes critiques montrent à quel point il est utile de connaître précisément ce que l’on consomme et d’agir sur chaque type de charge. Mais comment ? Tout d’abord, en faisant preuve de bon sens. Ensuite, en pilotant les charges électriques, de la plus petite (consommation de veille) à la plus importante (confort thermique, eau chaude sanitaire, charge de véhicule électrique), en passant par la production locale à autoconsommer. Cela ouvre une véritable autoroute aux automatismes plus ou moins intelligents et surtout interconnectés, amenés à offrir de véritables services. Tout ceci dans un contexte où les temps de retour sur inversement sont proportionnels à l’augmentation du coût des énergies !


Édito - Smart Buildings alliance : « Le bâtiment durable oui, mais un bâtiment 4.0 »

EM135 EditoGrâce au numérique, de nombreuses activités ont pu se poursuivre pendant la crise sanitaire. La plupart des secteurs de l’économie ont alors pris conscience du rôle croissant de ces technologies et engagé un véritable tournant, tandis que nos métiers du bâtiment n’ont pas su prendre le virage du numérique. Nous avons manqué un vrai rendez-vous et une occasion de transformer le bâtiment en un espace globalement intelligent. Et aujourd’hui, dans un contexte de crise énergétique, nous nous trouvons face au mur.
Pourquoi ne pas conditionner les aides et les subventions à la rénovation énergétique à une installation de dispositifs connectés beaucoup plus efficaces que les thermostats traditionnels ? Pourquoi ne pas former les entreprises d’installation et les bureaux d’études aux atouts du numérique afin qu’ils proposent a minima chaque devis avec une variante introduisant la connectivité ?
Qui peut aujourd’hui affirmer avoir lu les 1 800 pages de la RE2020 ? Celles et ceux qui prendront le temps de le faire découvriront que les calculs sont empreints de bon sens et basés sur des solutions innovantes pour la gestion automatique des protections solaires par exemple, mais dilués dans un ensemble de textes et de formules très complexes, de facto inaccessibles ! Pourquoi ne pas en avoir produit une synthèse vraiment exploitable à destination des architectes et des bureaux d’études ? Car tout est dit, mais parfaitement noyé dans l’ensemble de la rédaction et dans les moteurs de calculs. Résultat : les fabricants vendent des solutions juxtaposées lot par lot, sans qu’une réelle synergie intervienne. Dans ce contexte, il faudrait éclairer un peu mieux les concepteurs pour inciter à une intégration du numérique à un niveau global. La construction ou la réhabilitation d’un bâtiment devrait faire l’objet en amont d’une note d’intention technologique pour inciter à la convergence des équipements, de la même façon qu’est produite une note d’intention architecturale. Faute de quoi nous bénéficions, au mieux, d’automatismes high-tech isolés les uns des autres, sans réelle intelligence à l’échelle du bâtiment. En se posant les bonnes questions, on peut parfaitement aujourd’hui réaliser des bâtiments low-tech, mais hautement intelligents et évolutifs !
Il faudrait entraîner maîtres d’ouvrage, AMO, bureaux d’études et installateurs vers l’idée même de bâtiments dotés de fonctions numériques intégrées. La démarche commence au niveau des aménageurs, en les conduisant à imposer un niveau de labélisation. Je peux citer l’exemple d’un écoquartier pour lequel le cahier des charges demande aux acteurs de présenter une démarche R2S Résidentiel. Cette démarche vertueuse incite les intervenants à faire évoluer leurs connaissances, à se former pour insuffler une démarche autour du numérique et de la valorisation des services. De telles initiatives existent, mais de façon trop ponctuelle.
Concernant la rénovation, un travail d’ampleur est en cours avec les gestionnaires de copropriétés et les bailleurs sociaux. L’habitat collectif offre d’énormes possibilités de globalisation des travaux. Il y a beaucoup à faire dans le sillage des aides MaPrimeRenov’ et MaPrimeAdapt’ pour aider à faire entrer le numérique de façon optimisée dans tous nos logements.
En France, la Smart Buildings Alliance et ses partenaires ont tracé la voie en publiant le cadre de référence R2S Résidentiel, mais ce sont nos voisins européens qui s’en emparent vraiment ! Si la France regorge d’innovations « produits », elle manque cruellement d’innovations « projets », à l’heure où la notion de retour sur investissement devient pourtant audible pour tous les Français.

François-Xavier Jeuland, vice-président Smart Home à la Smart Buildings alliance

Créée en 2012, la Smart Buildings Alliance se compose de 450 entreprises et organisations. Elle structure ses actions autour de trois piliers : Smart Home, Smart Building et Smart City. Avec plus de 30 commissions et groupes de travail, elle fédère l’ensemble des corps de métiers dans une démarche collaborative de construction de cadres de référence.
La SBA est à l’origine de Ready 2 Services (R2S) et de ses déclinaisons R2S 4Mobility, R2S Résidentiel, R2S Connect, R2S 4 Grids… sans oublier le référentiel BIM4Value.


Came : ouvrants, éclairage et confort thermique

EM135 CAME KBSLaurent Bencini, responsable du pôle produit : « Chez Came, le point central de la maison connectée se nomme QBE (prononcez « cube »). Relié de façon filaire ou par liaison Wi-Fi à la box locale, ce boîtier établit un lien radio avec chaque actionneur Came présent dans la maison. Nous proposons deux niveaux d’offre : QBE Automation, lancé en 2021, pour gérer uniquement les automatismes extérieurs de gestion des portes et portails, et QBE Smart Home, disponible depuis 2022, capable de gérer les automatismes d’ouverture extérieurs, mais aussi l’ensemble des actionneurs de la maison. Ces deux solutions sont déjà utilisées sur le marché italien respectivement depuis 2020 et 2021. »

Gestion des ouvrants, des volets et des stores
Grâce au lancement, en 2022, du moteur tubulaire KBS, QBE Smart Home permet de piloter les volets roulants, les stores à lamelles, les stores banne. Ce nouveau moteur à tête étoile offre une compatibilité de forme avec les autres moteurs du marché. Son atout ? Il comprend un module radio natif. Lors du pilotage des volets et stores, un retour d’information précis indique la position réelle et précise de l’objet et non pas seulement « ouvert » ou « fermé ». De plus, chaque moteur KBS est répéteur du signal radio vers les autres moteurs. QBE Smart Home peut aussi piloter des volets et des stores pourvus d’un simple module radio Came disposé entre l’alimentation et le moteur filaire. Dans ce dernier cas, il convient si nécessaire d’utiliser des répéteurs de signal.

Éclairage et thermorégulation
QBE Smart Home pilote également les éclairages via l’insertion de modules Came spécifiques on-off ou avec variateur (analogique ou numérique). Les modules radio Came offrent une portée de 100 mètres en champ libre.
Came a également développé le thermostat filaire série TH en lien avec QBE, utilisable sur tous les types de systèmes de chauffage : radiateurs électriques, pompes à chaleur, chaudières… Cette offre de régulation du confort thermique devrait s’enrichir dans les mois et les années à venir !

Retours d’état précis
L’ensemble des commandes effectuées via QBE vers les moteurs KBS et vers les modules radio font l’objet d’un retour d’état. Chaque interface QBE Smart Home peut accueillir jusqu’à 32 modules domotiques, 5 modules esclaves pour alimenter jusqu’à 20 automatismes de porte et, dans une certaine mesure, jusqu’à 45 moteurs KBS. Pour les grandes installations, plusieurs QBE Smart Home peuvent être regroupés de façon totalement transparente.
QBE Automation et QBE Smart Home sont pilotés avec les applications QBE Setup (pour l’installateur et l’administration par l’utilisateur) et QBE pour l’usage au quotidien par toute la famille. La création de scénario s’effectue avec QBE Setup.


Theben : des fonctions simples mais intégrées

EM135 LPS THEBEN LUXORliving iON8EM135 THEBEN iON 108 BK iON8 BK nn PIThierry Leroy, directeur marketing France : « Le marché de la maison connectée évolue positivement. La transformation des programmes de l’enseignement technique et l’arrivée de nouvelles générations d’installateurs contribuent à faire évoluer le dialogue. Nous échangeons aujourd’hui avec des professionnels qui parlent ce langage et connaissent les codes. Les compétences courants faibles ont évolué. Les professionnels s’intéressent au sujet ; ils recherchent des solutions et savent plus précisément ce qu’ils veulent mettre en œuvre chez leurs clients ! Il en résulte que le chiffre d’affaires représenté par les composants d’automatisme du bâtiment résidentiel et du bâtiment tertiaire (solutions KNX) affiche une progression à deux chiffres ! »

La station météo se démocratise
La gamme Luxor Living inclut à présent une station météo (température, taux d’humidité, vitesse du vent, détection de la pluie, pression atmosphérique). « Ce module, initialement plutôt demandé pour les installations du secteur tertiaire, fait l’objet d’une demande accrue dans le résidentiel. » Grâce aux indications météorologiques et à l’aide de différents scénarios, Luxor Living peut automatiquement piloter les stores, les fenêtres de toit, voire anticiper la mise en marche du chauffage.

Éclairage : un capteur à la place de l’interrupteur
Pour certains espaces tels que les circulations, escaliers et les petites pièces, l’allumage et l’extinction de l’éclairage peuvent s’effectuer par simple détection de passage. Le détecteur TheMura peut alors remplacer l’interrupteur en utilisant directement son pot d’encastrement. Le détecteur n’embarquant pas de pile (c’est là un choix délibéré de Theben), il lui faut une liaison au neutre. Cela peut nécessiter un tirage de fil supplémentaire en rénovation. Pour la rénovation justement, le détecteur ne comporte pas de griffes, mais il peut en intégrer, en se les procurant par ailleurs.

Appareillage, capteur et contrôleur d’ambiance
Luxorliving iON prend la place d’un interrupteur mural, mais il apporte beaucoup plus que cela ! Chaque appareillage comprend un capteur de température qui permet, en association avec les actionneurs de chauffage appropriés, de gérer le confort thermique de la pièce. iON2 met à disposition un canal avec deux points de commande. Il assure la variation d’intensité lumineuse d’un point d’éclairage, pilote les stores, déclenche des scènes ou encore affiche un état (deux LEDs). La version iON4 offre deux canaux et quatre points de commande. Le modèle iON8 offre deux points de commande, mais dispose en son centre d’un affichage permettant de piloter dix fonctions à sélectionner soi-même.
Theben propose Luxorliving iON selon trois finitions : blanc, noir ou argent.


En bref :

Hager et Bubendorff ont mis au point une clé USB pour piloter les volets roulants du fabricant. Baptisée Link, celle-ci doit être insérée dans l’un des deux ports USB de la box radio Coviva d’Hager. Les volets sont alors reconnus et il ne reste plus qu’à paramétrer leur gestion en se laissant guider dans l’application Hager Coviva. L’utilisateur peut ensuite à loisir piloter et scénariser ses volets en lien avec ses autres équipements communicants.

Somfy et Daikin scellent un partenariat pour développer l’expérience de la maison connectée en France. Il est dorénavant possible aux possesseurs de l’application TaHoma de Somfy de piloter leur pompe à chaleur air/air ou air/eau Daikin, de chez soi ou à distance. Il est également possible de créer des scénarios mariant par exemple le confort thermique avec le pilotage des volets roulants, afin d’accroître le niveau de confort et de réduire les consommations d’énergie, en hiver comme en été.

• La serrure connectée Tylock de Delta Dore s’installe sans travaux, en lieu et place du barillet d’origine, sur la majorité des portes au format européen. La clé physique est alors remplacée par trois modes d’ouverture : le smartphone, le badge ou la carte (NFC). L’ouverture et la fermeture de la porte s’effectuent avec l’aide de l’un des trois modes, puis en tournant manuellement le bouton pour déverrouiller ou verrouiller. L’usage du smartphone passe par l’application dédiée et sans abonnement Tylock.

• Sur la base de sa box connectée Yubii Home, Nice propose plusieurs accessoires connectés et intégrés à son écosystème, pouvant contribuer à réduire sa consommation d’énergie :
– la prise intelligente Plug-Control mesure en temps réel la consommation des appareils branchés. Grâce à sa connectivité, l’utilisateur peut couper l’alimentation des appareils en veille depuis son smartphone ou programmer des plages horaires ;
– sans fil et prenant le design original d’un « arrêt coup de poing » tel qu’on peut le trouver dans l’industrie, le bouton de commande Push-Control se place où on le souhaite et sur n’importe quelle surface. Les scénarios paramétrés peuvent être activés en appuyant une ou plusieurs fois sur le bouton. Celui-ci a été conçu pour que toute la famille puisse participer à une routine écoresponsable.


En savoir plus :
www.came.com/fr
www.theben.fr
hager.com/fr
www.bubendorff.com
www.somfy.fr
www.daikin.fr
www.deltadore.fr
www.nice-europe.fr

Réalisé par Michel Laurent

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